La somptueuse brute hitlérienne qui a dit ça ne pouvait mieux illustrer la différence qu’il y a entre un homme et une bête. Car ce qui distingue justement l’humain de l’animal, c’est, m’a-t-on appris à l’école, l’intelligence. Et la culture.
Mais qu’est-ce qu’un homme cultivé ? Il faut partir du mot pour comprendre la chose. Culture, c’est un mot qui vient de la terre. Cultiver une terre, c’est la défricher, la labourer, l’ensemencer et récolter ses fruits. Cultiver un homme, c’est faire tout ça aussi. C’est le préparer à la vie en ensemençant son esprit avec des connaissances et en lui donnant des habitudes morales qui le feront « se conduire comme un homme », comme disait papa. En somme, cultiver un homme, c’est l’informer et le former.
Or l’homme, c’est une âme dans un corps. L’âme, c’est l’intelligence et la volonté, et le corps, c’est une organisation de nerfs et de sens. Cultiver un homme, c’est donc amener tout cela à l’état le plus parfait possible. La culture, pour être complète, doit perfectionner tout l’homme. La culture intellectuelle lui donne les connaissances de l’esprit, la culture de la volonté lui donne l’habitude de vivre selon une certaine moralité et la culture physique lui donne la santé en développant rationnellement son corps.
Ce qui veut dire qu’un homme vraiment cultivé, c’est un homme qui a su se donner trois choses : la connaissance, la moralité et la santé. Contrairement à ce qu’on pense souvent, la culture, ce n’est pas seulement la connaissance intellectuelle. Je connais des intellectuels bardés de diplômes qui sont soit complètement immoraux soit des loques physiques. Ce ne sont pas des gens bien cultivés.
On peut dire la même chose de ceux qui ont une moralité au dessus de tout reproche mais qui sont d’une ignorance encyclopédique. Eux non plus ne sont pas bien cultivés : ce sont des vertueux « sans connaissances »…
De même pour ceux qui n’ont eu de culte que pour leurs corps et qui ne sont au fond que de ravissantes bêtes. « Beautiful but dumb », comme disait Bossuet…
L’homme cultivé, c’est celui qui a réussi en lui l’équilibre de tout ça. Un homme cultivé, c’est toujours un homme équilibré. C’est-à-dire un homme qui a assez de connaissances pour ne pas mourir d’ignorance, assez de moralité pour se conduire comme du monde civilisé et assez de santé physique pour que son corps supporte son âme.
Avez-vous pensé à tout ce que ça demande d’effort, d’exercice, de travail, pour arriver à cet équilibre-là ? Eh bien la culture, c’est ça. C’est toujours un travail. Mais c’est aussi un bonheur. Un bonheur personnel…qui fait parfois celui des autres. Qui n’en voudrait pas ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire