samedi 29 novembre 2008

Au Compte-goutte - La Dépendance Affective 6e

Conclusion.

Croire que la dépendance est de l'amour, voilà un autre malentendu très courant auquel les psychothérapeutes sont confrontés quotidiennement. L'un de ses effets les plus spectaculaires apparaît chez l'individu qui menace ou tente de se suicider, ou qui fait de la dépression à la suite du rejet ou de la séparation d'un amant ou d'un époux.

Une telle personne dira:

Je ne peux pas vivre sans mon mari (ma femme, mon amie), je l'aime tellement!
Et je réponds:
Vous faites erreur, vous ne l'aimez pas.
Mais, reprend-elle en colère, je viens de vous dire que je ne pouvais pas vivre sans lui (elle, etc.).
Alors j'essaie d'expliquer:
Ce que vous décrivez, c'est du parasitisme, pas de l'amour. Lorsqu'on a besoin d'un autre individu pour survivre, on est un parasite de cet individu. Il n'y a pas de liberté dans votre relation. Il s'agit de besoin plutôt que d'amour. L'amour est un choix délibéré. Deux personnes ne s'aiment vraiment que lorsqu'elles sont capables de vivre l'une sans l'autre mais choisissent de vivre ensemble.

Je définis la dépendance comme l'incapacité de se reconnaître comme un tout et de fonctionner correctement sans avoir la certitude qu'on est pris en charge par quelqu'un. La dépendance chez les adultes physiquement sains relève de la pathologie; elle est malsaine et toujours la manifestation d'une déficience ou d'une maladie mentale.

Il faut la distinguer de ce qu'on appelle communément les besoins ou sentiments de dépendance que nous avons tous, même si nous affirmons à nous-mêmes et aux autres le contraire. Nous avons tous le désir que quelqu'un s'occupe de nous, le désir de recevoir sans effort, d'être choyés par quelqu'un de plus fort que nous-même si nous sommes des adultes responsables, en regardant au fond de nous-mêmes avec lucidité, nous trouverons toujours un désir d'être chouchoutés.

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