Ainsi, les notions métapsychologiques nouvelles introduites par Klein (1940, 1955, 1958) décrivant les objets internes et leur organisation en un monde intérieur au sein du sujet permettent de mieux rendre compte de la richesse et de la complexité de l'expérience psychique. Au plan dynamique, la personnalité est donc vue comme le fruit de l'interaction des objets internes entre eux et avec le Self alors qu'au plan structural, l'organisation des objets internes selon la qualité qui leur est attribuée est vue comme en déterminant la structure. Ainsi, le surmoi, par exemple, peut être considéré comme un objet interne ou encore comme la synthèse de plusieurs objets internes qui exercerait une pression agressive ou persécutrice sur une partie du Self ou encore sur un autre objet interne (Brunet, Casoni 1989).
En outre, en enrichissant la psychanalyse de ces deux notions métapsychologiques, Klein définit mieux le champ d'investigation découvert par Freud et qui est constitué par l'espace psychique. Ce faisant, elle apporte au concept de fantasme une signification plus concrète en tant qu'expression idéationnelle et émotionnelle des relations entre objets internes et parties du Self.
Dans ce sens, les concepts d'objets internes et de monde intérieur permettent au clinicien de comprendre le rêve comme un phénomène d'interaction entre objets internes et parties du Self à l'intérieur du sujet. Cette conceptualisation permet de dépasser la notion limitative de rêve en tant que reflet du monde externe et des interrelations avec des objets réels ou comme simple accomplissement d'un désir (Meltzer, Harris, 1980). Le rêve met ainsi en scène avant tout la fantasmatique individuelle du sujet en rapport avec l'équilibre des objets internes et du Self, constituant en cela une fenêtre privilégiée sur l'inconscient.
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