Intrinsèque, l’agressivité est palpable dès le début d’une relation mais elle met du temps à devenir physique. Elle est d’abord psychologique et modeste, une exigence par-ci, une remarque par-là, le tout sur fond d’amour et de tendresse. Voilà l’histoire d’UN COUPLE AUX PRISES AVEC LA VIOLENCE CONJUGALE.
Suzanne, 42 ans, se retrouve, avec son fils Paul, 10 ans, en maison d’hébergement, ayant fui la violence de son mari, Denis. Suzanne se sent coupable de la situation mais impuissante à la changer. Elle est anxieuse, confuse et semble en proie à une peur envahissante. Elle souffre d’insomnie et de douleurs chroniques à la suite de la violence de Denis. Paul est à la fois agressif et retiré. Il est violent verbalement avec sa mère. Pour sa part, Denis éprouve du désespoir et de la colère face à la perte de sa famille. Il fait une tentative de suicide.
1-Description
Denis est un camionneur, il a 43 ans, et Suzanne, son épouse, en a 42 et s’occupe bénévolement d’un organisme communautaire en plus de son travail au foyer. Ils vivent ensemble depuis treize ans. Mais Denis bat Suzanne depuis la venue de leur fils qui a maintenant 10 ans. Outre qu’il la pousse, il la roue de coups de poing, de coups de pied, lui crache dessus : et, lorsqu’elle refuse des rapports sexuels, il la viole sans ménagements. Il trouve d’ailleurs toutes sortes de justifications à ces actes de violence : le budget dépassé, son impuissance dans ses rapports sexuels, les mauvaises notes scolaires de Paul… Suzanne, pour sa part, ne peut envisager de quitter son domicile; d’autant plus qu’elle n’en a parlé à personne : elle a honte, elle a peur de perdre l’estime de son fils et vit même dans l’angoisse que Denis la tue si elle part. D’ailleurs, elle ne peut même pas s’offrir l’essentiel sans lui.
Commentaires
« Pourquoi est-elle demeurée avec lui? ». Voilà la première question que la plupart des gens posent encore aujourd’hui. C’est le signe d’un préjugé défavorable aux femmes qui consiste à blâmer la victime ou à lui attribuer la responsabilité de la violence, alors que ce sont surtout des facteurs sociaux qui font que Suzanne, comme d’autres femmes violentées, reste à la maison. Elle se sent, comme la plupart des femmes, responsable de la réussite de son mariage, ayant endossé cette vision du rôle traditionnel féminin qui fait porter aux femmes la fonction affective dans la famille.
Données d’études
Dans une étude de 150 cas de violence, Roy (1977) rapporte, parmi les raisons des femmes de rester au domicile conjugal, les facteurs sociaux suivants :
- l’absence de ressources d’hébergement;
- la peur de la désapprobation sociale;
- le manque de confiance dans les intervenants masculins en la personne des policiers;
- la peur de vivre seule ancrée dans les mentalités.
Cycle de violence
En général, les femmes battues ont beaucoup de difficulté à quitter définitivement un conjoint violent. Les couples aux prises avec un problème de violence passent alternativement par des périodes de lune de miel et des épisodes de cauchemar et de violence. Cependant, les épisodes de bonheur vont en raccourcissant et en se raréfiant à mesure que le cycle de violence s’intensifie (cf. annexe). Les femmes deviennent tellement démoralisées et prises au piège qu’elles n’ont souvent pas la force de partir (MacLeod, 1987, p.46). Elles partent et reviennent plusieurs fois.
2-Description
Lorsque Suzanne se retrouve enceinte, la violence de Denis la plonge dans le désarroi. La peur l’assaille; elle n’arrive plus à se concentrer au travail, elle doit s’absenter souvent pour des problèmes de santé et, finalement, elle se voit dans l’obligation de demeurer à la maison pour une période indéterminée.
Commentaires
En outre, la dépendance économique dans laquelle elle se trouve, comme bien d’autres est un frein à sa liberté d’action, surtout avec un enfant en bas âge; d’autant plus que la mainmise sur l’argent a été utilisée comme « violence économique » par Denis. Plusieurs femmes ont véritablement peur d’être tuées si elles quittent leur conjoint. D’ailleurs quitter un conjoint violent peut effectivement provoquer une flambée de violence. L’arrivée d’un enfant entraîne des modifications importantes des rôles sexuels. Suzanne a dû cesser temporairement son travail. Le rôle de pourvoyeur de Denis en devient encore plus prédominant. Les rapports sociaux hommes-femmes, lorsqu’ils sont définis selon les stéréotypes sexuels, auront tendance à se manifester de façon plus rigide ou intransigeante au moment de l’arrivée d’un enfant dans un couple ayant déjà une vision traditionnelle des rôles; et pour Suzanne et Denis comme pour d’autres, cette attitude se manifeste dans l’explosion d’épisodes de violence et l’instauration graduelle d’une véritable domination de l’homme sur son épouse par la violence conjugale.
Données d’études
Autonomie financière
Deux enquêtes auprès des femmes séparées ou divorcées révèlent que l’autonomie financière permet aux épouses de mettre un terme plus facilement à un mariage malheureux, que les femmes violentées sont moins susceptibles de partir si elles n’ont pas de revenu autonome et qu’elles encaissent davantage de violence avant de se séparer (CNBS, 1990, p.71-72).
Grossesse et violence
Selon une étude canadienne (Women Research Center, 1982) auprès des femmes victimes de violence conjugale, la réaction du conjoint à la grossesse de son épouse et la jalousie qui s’ensuit sont l’un des facteurs déclencheurs de la violence. Une recherche de la Yale University révèle que près du quart des répondantes ayant été violentées ont eu au moins un avortement spontané (Stark et coll., 1981, rapporté dans Gendron, 1989, p.289). Chez les femmes des maisons d’hébergement au Canada, 80% ont été battues durant leur grossesse (Gendron, 1989, p.288).
3-Description
Histoire de Suzanne
Âgée de 30 ans lorsqu’elle rencontre Denis, Suzanne est réceptionniste dans un bureau. Aînée d’une famille de trois enfants, elle prend soin de ses deux sœurs. Sa mère est vulnérable à la dépression et son père les bat lorsqu’il boit, ce qui se produit fréquemment.
Commentaires
Bien que cela ne soit pas toujours le cas, il arrive que des femmes victimes de violence conjugale aient appris au cours de leur enfance que la violence fait partie des normes de vie en famille, c’est-à-dire qu’il est normal et même acceptable que les membres d’une famille se battent les uns les autres. Beaucoup de femmes épousent les stéréotypes sexistes selon lesquels elles ont la responsabilité du bien-être des membres de leur famille, même au détriment de leur propre santé.
Données d’études
Impact de la violence conjugale sur la santé mentale des femmes
Malgré les nombreux problèmes de santé physique que présentent les femmes violentées, l’impact sur la santé mentale est particulièrement tangible : anxiété, dépression et somatisation (Kérouac et coll., 1986, rapportées dans CESSSS, 1987, p.143). D’ailleurs, selon les plus récentes études, toutes les données seraient cohérentes à ce sujet : « […] la prévalence de troubles mentaux, de problèmes psychologiques qualifiés de sévères, d’idées suicidaires de même que de détresse psychologique est toujours plus élevée chez les femmes violentées que chez les femmes de la population générale (Chénard et coll., 1990, p.66). Selon les experts consultés par la Commission Rochon, les femmes qui subissent de la violence conjugale présentent les conséquences suivantes : une faible estime d’elles-mêmes, un sentiment d’impuissance face à la situation, un isolement social marqué, une dépendance économique, émotive et sociale à l’égard du conjoint. Il est aussi question d’une forte adhésion aux stéréotypes sexuels (Demers, CESSSS, 1987, p.140).
4- Description
L’enfant témoin
De son côté, leur fils, témoin des scènes de violence, éprouve beaucoup de difficultés à dormir et souffre de sérieux problèmes d’apprentissage scolaire.
Commentaires
Paul, à l’instar d’enfants de son âge, apprend non seulement à la télévision et à l’école, mais aussi dans sa famille, que les filles et les femmes doivent être soumises à leur mari, que le mariage donne à celui-ci le droit de battre son épouse. De leur côté, les garçons doivent dominer, être forts physiquement et manifester ce pouvoir par des gestes violents. Les filles et les femmes peuvent pleurer, exprimer de l’amour, voir au bien-être des autres. Les garçons et les hommes expriment, quant à eux, leur agressivité, leur endurance et leur rôle de chef.
Données d’études
Impact de la violence conjugale chez les enfants
Une étude menée par le Département de santé communautaire du Centre hospitalier de Rimouski dénombre la proportion d’enfants atteints de problèmes de santé mentale dans les milieux de violence conjugale par rapport à ceux de la population en général. Chez les enfants, 16.5% souffrent de problèmes psychologiques sévères (Chénard et coll., 1990, p.47). Le problème le plus fréquemment signalé est l’irritabilité ou une grande nervosité (11.5%). Des études menées auprès de la clientèle des maisons d’hébergement relèvent les résultats suivants chez les enfants :
- des problèmes de santé tels que des allergies, de l’asthme, des céphalées, de la constipation, de l’insomnie;
- à l’âge scolaire, des problèmes d’apprentissage, de mésadaptation sociale, des difficultés de langage;
- avec le temps, de la violence, des réactions agressives, des colères non contenues (Kérouac et coll., 1986, rapportées dans OIIQ, 1987, p.13; Canadian Mental Health Association, 1991).
Le dépistage, au-delà des maux physiques demeure une responsabilité très importante des intervenants au CLSC, à l’urgence, en périnatalité et au cabinet du médecin (OIIQ, 1987).
5- Description
Histoire de Denis
Deuxième d’une famille de neuf enfants, Denis est élevé à la campagne par sa mère, qu’il décrit comme froide et autoritaire. Son père est un joueur; peu présent à la maison, il punit néanmoins ses enfants une fois par semaine à la suite des commentaires de leur mère à propos de leur conduite. Ainsi, Denis est régulièrement battu par son père. Adolescent, Denis menace physiquement ses parents pour que cesse leur violence à son égard ; il apprend à utiliser ses poings pour s’affirmer. Son agressivité lui vaut d’être mis à la porte du foyer familial; ses parents lui interdisent d’y revenir.
Commentaires
Comme son propre fils, Denis et une forte proportion d’hommes violents ont fait l’apprentissage de rôles sexuels marqués par la domination des hommes dans la famille, d’abord son père qui exerce son autorité par des gestes agressifs; puis, lui-même veut se prévaloir de l’agressivité physique à son tour pour s’affirmer.
Données d’études
L’aspect intergénérationnel de la violence est important en raison des faits suivants : 81% des hommes violents et 33% des femmes violentées ont été battus dans leur enfance. Dans les deux cas, la majorité d’entre eux ont été témoins de violence dans leur famille d’origine (Kérouac et autres, rapportées dans CESSSS, 1987, p.142).
6- Description
Au moment, où il rencontre Suzanne, il n’entretient que des rapports sexuels de passage avec des femmes, qu’il bat d’ailleurs. La recherche d’une certaine forme de foyer l’incite à une relation plus stable.
Commentaires
Les hommes qui sont violents avec leur conjointe le sont également, la majeure partie du temps, avec leurs maîtresses ou d’autres femmes. Alors, il est difficile d’attribuer aux caractéristiques personnelles des victimes les raisons ou les incitations à la violence. Il s’agit davantage d’un problème où entrent en jeu des facteurs sociaux tels que la définition des rôles sexuels et les stéréotypes véhiculés par l’éducation, le milieu familial, les médias, la pornographie, de même que la permissivité sociale existante à l’égard de la violence des hommes envers les femmes.
Données d’études
Les hommes violents ne peuvent être démarqués par leur occupation ou leurs caractéristiques démographiques. Mais, bien qu’ils ne soient pas l’apanage de tous, certains traits reviennent dans la description qu’en font les auteurs :
- manque d’habileté à exprimer des émotions;
- possessivité marquée et jalousie extrême;
- faible estime de soi;
- rigidité dans les rôles sexuels;
- conviction que leur violence est justifiée (CESSSS, 1987, p.141, et Lindsay et coll., 1991, p.7-8).
7- Description
Ayant contracté une maladie transmise sexuellement, Denis se voit obligé de révéler ses relations extra conjugales, provoquant ainsi le départ de Suzanne, qui se réfugie avec son fils en maison d’hébergement pour femmes violentées. En effet, au CLSC, où ils se présentent à la clinique sans rendez-vous, la situation réelle du couple et de la famille est mise au clair, malgré les explications que Suzanne et Denis trouvent aux traces laissées par les coups. L’accès aux ressources d’hébergement s’offre à Suzanne et à Paul à l’occasion d’une relance.
Commentaires
En se réfugiant dans une maison d’hébergement pour femmes, Suzanne amorce un changement dans la situation de son couple et de sa famille. Il est fort possible que depuis plusieurs années Suzanne ait pu demander conseil et obtenir du soutien auprès des femmes de son réseau communautaire. Ce premier départ s’inscrirait dans la suite d’une série de gestes qu’a pu accomplir Suzanne afin de résoudre son problème. Suzanne a pu mettre fin à la situation, entre autres, parce que depuis 15 ans les messages sociaux au sujet de la violence conjugale ont beaucoup changé, grâce au travail du mouvement des femmes. La présence d’un réseau de maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence, comme solution concrète à la violence conjugale, est aussi un facteur qui a permis le départ de Suzanne. Il y a 20 ans, Suzanne n’aurait pas pu se réfugier en maison d’hébergement et n’aurait eu aucune approbation sociale pour cette décision.
Données d’études
Les maisons d’hébergement
Il existe plus de 60 maisons d’hébergement et de transition sur le territoire du Québec. Ces maisons sont regroupées au sein de deux associations dispensant des services de formation du personnel et de représentation auprès des ministères. En marge du réseau public, les maisons d’hébergement ont de la difficulté à faire reconnaître les services indispensables qu’elles offrent :
- l’accueil des femmes en situation d’urgence;
- l’intervention et la référence;
- l’information sur les droits et les recours (Chénard et coll., 1990, p.5-6).
8- Description
Denis fait alors une tentative de suicide, provoquant ainsi le retour à la maison de Suzanne et de son fils. Rien d’autre ne s’offre à Denis. Il sait que les procédures judiciaires vont inévitablement s’entamer. Il perdra tout ; sa femme, son fils, sa réputation. Il ne peut supporter l’éventualité de se retrouver seul. Suzanne ne peut supporter la culpabilité que provoque le geste suicidaire de Denis.
Commentaires
La tentative de suicide peut être comprise ici comme une expression de la violence conjugale. Denis est prêt à toute forme de manipulation et de pouvoir pour regagner Suzanne, même à une tentative de suicide. Car la tentative de suicide joue avec la culpabilité et le sentiment de responsabilité des femmes au sujet du comportement et du bien-être des membres de leur famille. Pour Denis, une femme apparaît comme un moyen indispensable pour éprouver sa masculinité. Quand sa conjointe n’accepte plus, en le quittant, de se comporter selon le rôle prescrit et qu’il perd ainsi la personne stable qui confirme sa masculinité devant l’entourage, c’est le vide : tentative de suicide. La tentative de suicide est aussi l’expression de la détresse de Denis, qui a le sentiment de perdre ceux qu’il aime. Denis se sent coupable, car il voit que ses gestes ont des répercussions négatives, cependant qu’il continue à agir de la même façon, ne connaissant pas d’autres moyens.
Données d’études
L’impact des ruptures de couple sur les phénomènes suicidaires
Les hommes ayant vécu des ruptures telles que la séparation et le divorce présentent des taux de suicide ou d’idées suicidaires plus élevés; quant aux tentatives de suicide, nos données ne mènent pas à cette conclusion.
Taux de suicide
L’impact des ruptures de couple sur les taux de suicide est plus marqué chez les hommes (Perreault, 1990). Des études américaines signalent des taux de 70 pour 100 000 chez les 40-60 ans, contre 22 pour les femmes séparées ou divorcées du même groupe d’âge (Perreault, 1990).
Tentatives de suicide
En ce qui concerne les tentatives de suicide, lorsque l’on considère toute la durée de la vie, les hommes présentent un taux de 3.7% et les femmes, de 4.1% (Guyon, 1990, p.35).
Idées suicidaires
Quant à la prévalence de pensées suicidaires, elle est plus élevée (8.3%) chez les personnes séparées ou divorcées que chez celles qui vivent en couple ou sont veuves (2.7%) [Guyon, 1990, p.35]. Les hommes présentent un taux deux fois supérieur à celui des femmes (12.4% contre 5.6%) [Perreault, 1990].
9- Description
Recommence, après quelque temps, la violence à l’égard de Suzanne. De retour en maison d’hébergement, Suzanne entame des procédures de divorce qui lui permettent d’obtenir la garde de Paul; des biens matériels leur sont procurés.
Données d’études
La violence conjugale répond à un cycle qui se déroule en trois phases déterminées :
1. Les tensions surgissent dans le couple et s’accumulent.
2. Un déclencheur survient et la violence éclate.
3. La tension diminue; l’homme demande pardon, promet de ne plus recommencer. Puis, à plus ou moins brève échéance, il se fait un retour à la première phase (cf. La Presse, 1992) [Walker, cité dans Frederick et Foreman, 1984, cf. annexe].
10- Description
Suzanne a d’abord cru que la crise qu’ils viennent de traverser mettrait fin à la violence de Denis. Au contraire, l’emprise exercée sur elle se resserre. D’autres résidentes de la maison d’hébergement ont vécu des effets semblables lors d’un retour chez elles; sachant cela et connaissant la possibilité d’obtenir; par cette maison, les services nécessaires pour traverser l’étape du départ de son domicile et des procédures de divorce, Suzanne a plus de facilité à revenir à la maison d’hébergement. Sa détermination reste plus fragile qu’on ne pourrait le croire; Suzanne a de la difficulté à surmonter la situation; elle se sent coupable; les services de consultation d’une psychologue l’aident à explorer les façons de s’en sortir.
Commentaires
Maintenir la famille unie malgré les préjudices graves qu’elle-même subit, constitue pour Suzanne, comme pour d’autres femmes violentées ou non, un impératif inhérent aux valeurs sociales dominantes imposées aux femmes.
11- Description
Au départ de Suzanne et de Paul, Denis reconnaît qu’il est violent et accepte de consulter une psychologue avec Suzanne. Il accepte aussi la recommandation de participer à un groupe pour conjoints violents. En effet, après quelques entrevues, la psychologue recommande à Denis d’entreprendre une thérapie de groupe pour conjoints violents. Denis est maintenant conscient que Suzanne lui a accordé une dernière chance. Après plusieurs semaines d’hésitation, il communique avec un service d’aide pour conjoints violents et entreprend une thérapie de groupe avec l’objectif d’apprendre à vivre une relation conjugale sans violence.
Commentaires
Afin de prévenir les risques de violence, il vaudrait mieux inciter les conjoints désirant poursuivre une relation délivrée de la violence à entreprendre, chacun de son côté mais en même temps, une thérapie adaptée à leur problème propre, sans toutefois que l’un ou l’autre se désiste. Ils pourraient ensuite entreprendre une thérapie conjugale. C’est la psychologue qui aussitôt qu’elle a été saisie du problème de violence conjugale, a recommandé à Denis de prendre part à une thérapie de groupe pour conjoints violents. Les thérapeutes conjugaux ont un rôle de dépistage à jouer dans de tels cas, en incitant les conjoints violents à entreprendre une thérapie même s’ils sont récalcitrants. Ce point de vue ne saurait exclure la nécessité de l’intervention judiciaire.
Données d’études
Programme d’aide aux conjoints violents
En janvier 1989, il existait 16 programmes d’aide aux conjoints violents (24 en novembre 1991) relevant soit des institutions (CLSC, universités, CSS…) soit d’organismes communautaires. Ils sont regroupés dans l’ « Association des ressources intervenant auprès des hommes violents »(ARIHV). Les services directs sont surtout axés sur l’intervention de groupe. Tous s’occupent d’informer et de sensibiliser la population par divers moyens. Trois procèdent à la formation des intervenants (Rondeau, 1989).
Comme disait le psychologue Y. Allard : « Il faut communiquer car nos besoins d’entraide, de communication, de sécurité et d’évolution peuvent être plus facilement satisfaits à l’intérieur d’un couple où les deux partenaires sont devenus complices.
D’être deux sécurise, tranquillise, rassure, apaise, console. De savoir que je peux compter sur quelqu’un pour m’entendre, me recevoir, me réconforter, si nécessaire…calme, mon discours intérieur, dédramatise mes scénarios de catastrophe, me donne confiance en l’avenir, car deux est plus fort qu’un.
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