Voici comment il nous explique ses hypothèses.
Les toxicomanes, les parents, le public, les soignants, s’entendent à maintenir autour de la toxicomanie l’aura de drame et de passion qui en fait le fléau social par excellence, indépendamment du coût humain et matériel de ce phénomène. Il est possible de dire que la toxicomanie a pris la place qu’occupait au début du siècle l’hérédo-syphilis, entité médicalement aberrante, puisque transmise par hérédité et pourtant contagieuse, dont les découvertes scientifiques successives ont renforcé le caractère monstrueux, et du même coup, le versant mythique, encore présent dans une partie du public (Valleur, 1981). Il est donc permis de chercher, dans les passions soulevées par la toxicomanie, ce qui relève de l’image que nous en avons et que nous en donnons nous-mêmes, indépendamment des questions plus vastes de contexte culturel, de malaise de civilisation, de conflits de générations…
L’une des raisons en tient à ce que nous ne croyons plus trop à des toxicomanies sans drogue. Ainsi, le mal est identifiable, tout ne vient-il pas de la drogue? Et le coupable tout désigné : pour mettre fin au fléau, il faut bien sûr lutter contre les trafiquants, et les « gros bonnets » si possible, le petit trafiquant ayant l’inconvénient d’être à la fois victime et bourreau.
* à suivre *
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