Cette recherche ne se veut pas une étude exhaustive de ces deux auteurs, mais une tentative d’approfondissement de leurs réflexions sur le développement humain.
Ce qui nous frappe chez eux, c’est leur conception dynamique de la formation de l’individu, qui, à l’intérieur de son cheminement personnel, s’intègre et assume son rôle dans la société. Ils nous semblent être l’envers et l’endroit d’un même gant.
L’un, Erikson, intéressé beaucoup plus par l’étude des racines du moi dans l’organisation sociale que par les conditions qui affectent et dénaturent le moi, privilégie les relations du moi avec la société. L’individu est en perpétuel équilibre, prenant des risques, mais faisant face à des tâches de vie. C’est la crise constante de l’identité.
Si Erikson attache beaucoup d’importance à l’identité et à la relation sociale, Kohlberg, s’interroge sur les motivations qui poussent un individu à agir, le pourquoi. C’est la mise en situation qui caractérise le degré d’évolution de l’individu. Il nous fait voir ce cheminement de la maturation psychologique par l’élaboration des stades de développement.
Évidemment, à notre humble avis, ce travail est bien incomplet et bien imparfait. Il s’agit avant tout d’un exercice que nous nous sommes imposé, un exercice de « grammaire psychologique » qui, malgré toutes les lacunes qu’il comporte, peut nous aider à mieux être et à mieux vivre.
Toute la théorie d’Erikson semble reposer sur l’étude systématique de l’identité. Le concept qu’il a approfondi se retrouve dans tous ses principaux ouvrages.
Ses nombreux contacts avec les anthropologues lui ont permis d’élaborer une synthèse organique de l’homme vivant en société. Cette vision dynamique de l’homme, nous allons mieux la comprendre en la replaçant dans l’ensemble de sa psychologie.
LA PSYCHOLOGIE DU MOI
Intéressé non pas par ces conditions qui affectent et dénaturent le MOI, mais par l’étude des racines du MOI dans l’organisation sociale, Erikson privilégie les relations du moi avec la société. Cela ne signifie pas qu’il refuse les autres dimensions de la personne définies par Freud, le ID et le SUPER EGO.
Un individu en santé n’est-il pas pour lui, beaucoup plus celui qui révèle une certaine unité, maîtrise son entourage, perçoit correctement et sa personne et son environnement? Ce MOI, centre organisateur de la personne assure ces tâches d’unité et de synthèse, d’échage. Ce concept se rapproche de celui qu’on a en psychologie expérimentale, où l’on étudie l’activité du moi du point de vue de l’apprentissage, de la perception et de la motivation.
Ce MOI qui occupe une place centrale au sein de la personnalité, perçoit la réalité extérieure et le monde intérieur. Il devient le moteur individuel de l’expérience organisée et du projet raisonnable; il est l’organe qui éprouve la réalité et assure la synthèse de la personnalité.
Le MOI maintient l’harmonie entre les différentes structures de la personnalité, en vue de l’adaptation en réel. Cette adaptation suppose en effet que l’équilibre soit maintenu entre les pulsions du ID, les dictées du SURMOI, les exigences de la réalité extérieure et les valeurs poursuivies…..Affirmer que la psychologie d’Erikson est une psychologie de MOI, c’est découvrir qu’il donne au moi toute son importance. Si le MOI est suffisamment fort, il est capable de régler sa conduite en accord avec sa connaissance de toute la réalité, puisqu’il intègre les deux autres éléments de la structure de la personnalité : le ID et le SURMOI.
Ce ID, le MOI et le SURMOI reflètent en effet trois processus majeurs relatifs les uns autres, et qui déterminent la forme du comportement :
Le développement organismique du corps à l’intérieur du cycle de vie (l’évolution, épigénèse, libido, etc….)
L’organisation de l’expérience grâce à la synthèse du MOI
Le processus d’organisation sociale.
Ce sont ces trois processus qui, reliées entre eux contribuent au développement harmonieux, à l’équilibre. Mais chaque faille dans l’un implique une menace pour les autres.
* à suivre *
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