….pour avoir une signification sociale durable, l’utopie de la génitalité devrait inclure :
1. la mutualité de l’orgasme;
2. avec un partenaire aimé;
3. de l’autre sexe;
4. dont on peut et veut partager la confiance
5. et avec lequel on peut et veut accorder son cycle de :
travail
procréation
récréation
6. afin d’assurer aussi aux enfants un développement satisfaisant.
Se refuser à de telles expériences par crainte de perdre sa propre identité peut conduire à l’isolement. L’identité du moi doit être acquise pour permettre de s’adonner sans crainte à l’intimité avec la ou les personnes significatives autour de soi. C’est la première étape de la vie adulte qui exige l’acquisition de sa propre identité et demande en fait que le moi soit bien structuré. C’est ici que l’identité de l’égo atteint son stade final de développement.
La phase de maturité (le mitan de la vie, donc de 40 à 60 ans) est celle qu’Erikson appelle la période de générativité par opposition à la stagnation. Être adulte c’est être capable d’aimer les autres, être capable de s’engager adéquatement dans l’expérience de la paternité ou de la maternité (la générativité). Être adulte c’est être productif, c’est-à-dire produire un travail gratifiant et valorisant. La septième phase dans le développement en est donc une acquisition d’un sens de productivité en évitant l’égocentrisme.
Erikson, 1974, pp. 178-179 conçoit la générativité ainsi :
…la capacité à se perdre dans la rencontre des corps et des esprits doit conduire à l’expansion graduelle des intérêts personnels et des charges libidinales, vers ce qui a été ainsi créé et dont on a accepté la responsabilité. La générativité est essentiellement l’intérêt pour la génération suivante et son éducation.
Un mariage bien équilibré devrait emmener un sens de productivité; celui-ci sera suivi par un intérêt pour la seconde génération. L’adulte voudrait voir se développer chez ceux de la jeune génération ses espoirs ainsi que les vertus et la sagesse accumulées. L’adulte veut aussi se réaliser pleinement dans un travail créateur, dans des responsabilités, etc.
La générativité comprend la procréativité, la productivité et la créativité par
conséquent, la génération de nouveaux êtres comme celle de nouveaux produits et
de nouvelles idées, ce qui inclut une sorte de génération de soi dans la
préoccupation de son identité ultérieure (Erikson, 1982, p. 67, cité par Houde,
1986, p. 34).
Si cet engagement n’a pas lieu, il y a régression et s’installe alors un sentiment d’inactivité de stagnation. Il y a également un appauvrissement de la relation interpersonnelle.
Lorsqu’un tel enrichissement n’a pas lieu, il y a risque de stagnation.
Les personnes qui ne développent pas le sens de la générativité peuvent se
retrouver absorbées par elles-mêmes, concernées avant tout par leur propre
confort, ce qui leur laisse un sentiment de vide (Houde, 186, p. 35).
La phase de l’intégrité personnelle ou du désespoir. La dernière étape du cycle de vie est celle de l’acquisition d’un sens de l’intégrité en évitant un sentiment de désespoir (la réalisation de la sagesse). Elle concerne la façon dont on affronte la fin. La vieillesse devient alors un temps de réflexion qui permet un retour sur les événements d’une vie.
Dans la mesure où l’on a réussi à disposer efficacement des problèmes qui s’étaient posés à chacune des étapes de la vie, on a acquis un sens d’achèvement et de plénitude c’est-à-dire, le sentiment d’une vie bien remplie.
Lorsque la personne âgée jette un regard sur sa vie passée et la perçoit comme une suite d’occasions ratées et d’échecs, les dernières années sont alors remplies de désespoir (Hilgard et al, 19980, p. 18).
À cette phase, on devrait pouvoir accepter l’homme en tant qu’individu et en tant que société. L’individu doit pouvoir opposer son intégrité au désespoir et au dégoût face aux différents types de vie, à une vie incomplète et à la mort. À ce stade l’homme projette une sagesse et une philosophie de la vie hors de son propre cycle de vie vers les cycles futurs.
Cette huitième étape dans le développement de l’homme est caractérisée par une forme d’évaluation de sa vie et de ses accomplissements. Si l’évaluation s’avère être positive, il y a intégrité et continuité. C’est donner place à la sagesse pour les années à venir. En revanche, si le bilan est négatif, on assiste alors à une détérioration du moi sous plusieurs formes. Il y a d’abord la perte du sens de l’existence et puis la naissance du sentiment d’une vie perdue qui aurait pu être différente. La peur de la mort, l’alcoolisme, le suicide, la dépression et le désespoir sont du lot de ceux qui arrivent à une telle évaluation négative. Le désespoir naît des regrets, des remords et du sentiment que la vie n’a pas de sens. Il reste maintenant trop peu de temps pour changer la situation et se permettre de réaliser son intégrité. La mort alors occupe une place prépondérante dans l’existence de ces personnes.
On aura compris que la sagesse émerge du conflit entre l’intégrité et le
désespoir. Opposée à cette force de base qu’est la sagesse se trouve le
dédain ou le dégoût de soi. L’éventail des relations significatives
s’étend à l’humanité et à sa propre bienveillance cependant que l’ensemble des
principes d’ordre social est relié à la sagesse (Houde, 1986, p.38).
* à suivre *
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