Le rapport à la conjointe comme motif pour aller en thérapie :
Si l’on considère la motivation reliée à la conjointe, le taux atteint près de 98 p.cent, soit 39 des 40 sujets ayant participé à la recherche. Le seul sujet dont les propos ne faisaient pas mention de sa conjugalité, est un client judiciarisé qui a plutôt insisté sur le rôle de son avocat dans sa prise de décision de consulter un service d’aide pour conjoints violents.
Il n’y a pas lieu de se surprendre si l’on considère que, selon Pirog-Good et Stets-Kealy (1985), une proportion importante de ceux qui consultent les organismes sont référés à ceux-ci par leur conjointe.
Le tableau suivant résume les différents attributs par lesquels nous avons analysé les propos des répondants concernant leur constat de la situation vécue en rapport avec la conjointe :
Nous constaterons une certaine gradation du degré de prise de conscience dans les propos des répondants, allant de la banalisation à la reconnaissance complète de la gravité des gestes posés.
Ainsi, l’attribut agressions contre la conjointe et/ou les enfants représente les propos des clients reconnaissant la gravité de leurs gestes. L’attribut conflits de couple représente les propos des clients où la responsabilité de la violence est soit attribuée à la conjointe, soit partagée au sein du couple.
Par l’attribut tension, le répondant témoigne de sa perception du problème au moment de sa perception du problème au moment de la prise de contact avec l’organisme; cette perception du problème étant centrée d’abord sur ce qu’il vit, lui, ce qui l’amène à justifier et à minimiser la violence : cet attribut représente une banalisation de la violence.
Les autres attributs traduisent quant à eux soit d’autres réalités conjugales ou familiales… :
- Rupture et perte de la garde l’enfant : ces attributs traduisent les propos des répondants décrivant la situation conjugale ou familiale vécue et ayant été le motif au départ lors de la demande d’aide;
- Récupérer/convaincre la conjointe : ces deux attributs traduisent les propos des répondants se rappelant rétrospectivement que leur motivation était au départ d’aller en thérapie pour l’autre, et non pour soi;
- Ultimatum, dénonciation et conseil de la conjointe sont trois attributs traduisant divers degrés d’attitudes de la conjointe prescrivant la motivation extrinsèque du répondant;
- Peur de ses agressions : cet attribut renvoie quant à lui à ce client ayant une conscience personnelle précise des possibilités d’escalade dans sa violence.
…ou soit une minimisation de la violence :
- Perte de contrôle : cet attribut traduit les propos des répondants décrivant leurs comportements d’agression provoquée par une situation conjugale ou familiale vécue comme stressante ou insoutenable;
- Violence verbale ; cet attribut traduit les propos des répondants décrivant leurs comportements d’agression excluant l’utilisation de la violence physique – amoindrissant à leurs yeux la gravité de leurs gestes.
* à suivre *
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