Chez le couple volatile, les séances conjointes produisent habituellement une plus grande désorganisation ou une plus grande agressivité qu’auparavant. La violence conjugale augmente. Dans de tels cas, aucun des membres du couple ne peut agir comme dépositaire des émotions pour l’autre, bien qu’il n’y ait pas d’alliance de travail possible avec le thérapeute. Si l’un et l’autre veulent que le thérapeute serve de dépositaire des émotions, l’un ne peut souffrir de le partager avec l’autre. Chaque conjoint est handicapé à un degré plus ou moins élevé dans son milieu de travail. Dans le meilleur des cas, ils ne donnent pas toute leur mesure; au pire, ils offrent un rendement irrégulier tant au travail qu’au foyer. Leurs relations sociales sont superficielles et presque inexistantes, leur vie est terne, leurs enfants – ou du moins certains d’entre eux – sont symptomatiques. Dans cette perspective, si on leur recommande une thérapie individuelle, c’est rare qu’ils l’acceptent. Ils ont trop peur d’une relation intime avec le thérapeute. Parfois un des deux poursuivra cette thérapie. Chez ces clients, les déficits du soi étant très profonds, leurs problèmes d’intimité ne peuvent être soulevés. Le mieux que le thérapeute puisse faire pour le partenaire qui accepte une thérapie individuelle, c’est d’agir comme dépositaire des émotions pour le partenaire qui est le plus prédisposé à la fragmentation. On évitera ainsi les situations où les relations déclenchent de tels sentiments. Éventuellement, on espère qu’avec le temps, le client pourra reprendre graduellement le rôle de « réservoir émotionnel » qu’il avait conféré au thérapeute. Le pronostic pour atteindre ce but est établi sous toute réserve.
CONCLUSION
Quoique la théorie systémique ait produit un inestimable paradigme de changements pour comprendre les relations humaines, elle présente certaines limites. Une des limites importantes est celle de comprendre l’importance de l’individu dans le système. Pour un intervenant conjugale ou individuel, l’approche thérapeutique ne doit pas être systémique ni psychodynamique. Une intégration des deux est nécessaire. Il faut toujours penser aux deux niveaux, au niveau du système et au niveau de l’individu. Cinq différents types de patterns ont été présentés où il est recommandé de passer d’une thérapie conjugale à une thérapie individuelle. La flexibilité du clinicien est l’élément-clé dans ces cas.
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