Un jeune garçon âgé de quatre ans et demi est évalué pour un retard développemental : le langage et le développement affectif sont très atteints et il y a un retard de croissance. L’enfant n’a jamais démontré les signes d’anxiété typiques de la petite enfance, n’a jamais fait de colère, ne s’est jamais opposé ouvertement, ne semble pas distinguer le bon du méchant. Il a l’apparence artificielle d’un petit personnage de bande dessinée et est investi par l’entourage comme un gros bébé.
L’histoire révèle qu’il y a eu arrêt développemental à la suite d’un traumatisme familial. L’enfant semble avoir été identifié à l’objet de réconfort dans la détresse maternelle, sorte de témoignage vivant du bonheur familial disparu; on a mis du temps à s’inquiéter de son état dévitalisé et à y voir le symptôme d’un problème développemental. Alors que le frère aîné exprimait ouvertement sa souffrance et sollicitait ses parents au moment de l’éclatement familial, le plus jeune a éteint sa vie pulsionnelle au point de cesser de grandir. Il vit maintenant ses pulsions agressives « par procuration », en faisant éclater la colère de son frère; il est tenu à l’abri de tous les conflits normaux de l’existence, innocenté par son apparence de petit nain.
La mise à l’écart de la vie pulsionnelle peut engendrer un arrêt de la croissance et du développement affectif et cognitif chez un enfant probablement porteur d’une fragilité constitutionnelle neurophysiologique ou psychologique.
* à suivre *
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