« …la personne âgée a conscience, d’une certaine façon, du rapprochement duEn effet, nous avons observé que la question centrale, pour certaines personnes âgées de notre clientèle à l’Hôpital de jour, en est une qui a trait à leur vécu émotionnel du temps comme facteur lié à l’idée de finitude, de néantisation et à la remise en cause de l’identité personnelle et sociale.
terme de son existence. Cette angoisse de mort quasi constante chez le sujet
vieillissant n’a pas de traitement spécifique : seule l’écoute bienveillante
avec son contact de sympathie réelle peut l’adoucir ».
Selon-Houde : « Le sens du temps joue une rôle dans la transformation de l’identité au cours de la vie adulte ». Elle émet l’hypothèse qu’à partir de 50 ans, c’est la vie dirigée de l’intérieur qui prévaut, l’intériorité de l’être prenant le dessus sur les autres préoccupations.
Pour cette auteure, cette transformation de l’identité coïncide avec la formation d’un cadre de référence non compétitif qui prend parfois les accents de l’expérience religieuse. La personne en vient à s’accepter davantage : « C’est ainsi que va le monde. Et me voilà comme je suis ». Elle le fait sans pointe de résignation, mais au contraire avec une reconnaissance positive : « C’est moi ça », appuyée par le sentiment que le sens que l’on donne aux choses réside à l’intérieur de nous-mêmes.
Cette intériorité est renforcée aussi par le fait que l’horizon des personnes âgées est restreint parce qu’il est très rapproché de leur espérance de vie et de la fin de leur existence. La projection dans le futur est limitée comme ‘un fond’ qui n’a ni contours ni limites et provoque un sentiment de néantisation; il se désorganise aussi comme projet. Leurs préoccupations se situent le plus souvent dans un futur relativement très rapproché.
« L’avenir devient une instance temporelle qu’il faut repousser ou, du moins, ne plus considérer. L’avenir sera certainement, par la charge anxieuse qui l’accompagne, un élément de crise et de destructuration de la notion de présent. Il s’agira donc d’une perte de l’identité qui s’y rattachait et d’une impossibilité d’exister, de se savoir exister ».
* à suivre *
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