Denis Vaysse insiste beaucoup sur le renoncement qui est une clé de la mutation du besoin en désir : « Le renoncement est le pivot du mouvement de conversion du besoin en désir. Il est la marque du désir qui ne vise plus à se satisfaire de l’autre mais à le poser dans l’existence, dans sa différence de sujet inaliénable, Autre. »
Madeleine Turretini, dans son texte À propos du besoin et du désir, dira quelque chose de semblable. « Je pense qu’effectivement je ne peux rencontrer réellement un ami, un amant, un enfant que dans le mesure où je peux renoncer à le rencontrer car alors son refus ne m’atteint pas dans ma personne. Je reste alors en contact avec mon désir de rencontrer l’autre, mais je ne suis pas pour autant renvoyée à une famine affective bouleversante. Une trop grande soif de l’autre est sans aucun doute un des meilleurs moyens de ne pas le rencontrer mais de ne vivre qu’aveuglé par son propre besoin. »
Ainsi, la mère de l’exemple précédent conclura : « Ce n’est que lorsque j’ai renoncé à faire de ma famille l’objet de mon besoin, qui était de nourrir ma solitude, que j’ai pu avoir une vraie relation avec elle et entendre ses refus, sans être envahie par des peurs anciennes ou présentes. »
* à suivre *
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