Deux de mes clients, Carine et Arnold, tous deux près de la quarantaine, ont suivi un long parcours pour résorber les cinq années difficiles qu’ils venaient de traverser. Ils l’ont fait en se penchant sérieusement sur leurs réalités mutuelles. Ils ont suivi mes instructions, ils ont eu des discussions approfondies sur leur sexualité, ils ont chacun veillé à ne pas blâmer l’autre, à ne pas émettre de commentaires critiques et à ne pas détourner les problèmes. Du mieux qu’ils ont pu, ils ont chacun décrit le plus simplement et le plus clairement possible leur degré respectif de désir.
Ce qui a le plus touché Carine, c’est d’entendre Arnold expliquer ce qu’il ressentait quand ils n’avaient pas fait l’amour pendant plusieurs jours. Cela lui semblait si loin de sa propre expérience. De son point de vue à elle, une semaine sans relations sexuelles semblait comme des vacances. Cela lui permettait d’avoir plus de sommeil et plus de temps pour lire. Elle a souri en disant que son appétit culturel était bien plus fort que son appétit sexuel….
À l’inverse, Arnold a révélé à quel point le sexe était important pour lui, non seulement pour le bien-être physique qui suit l’orgasme, mais aussi pour des raisons émotionnelles. Il lui a parlé du puissant besoin qu’il avait de la toucher et d’être touché par elle. Il a dit que le sexe lui semblait être une forme de contact salutaire pour sa santé. « Quand nous n’avons pas fait l’amour depuis longtemps », lui a-t-il dit, « je souffre dans ma tête, mes émotions s’emballent. Je me sens rejeté, isolé, non seulement de toi, mais aussi de tout le monde autour de moi. » Carine croyait simplement qu’il avait des envies sexuelles urgentes, comme on a envie « de se gratter un bouton. »
Avant cette conversation, Arnold avait été incapable de formuler, ni à lui-même ni a fortiori à sa femme, le rôle essentiel que jouait le sexe dans sa vie. Dans les semaines qui ont suivi, Carine a accepté plus volontiers de faire régulièrement l’amour. « La plupart du temps, nos rapports sexuels ne durent que quinze ou vingt minutes, m’a-t-elle dit. « J’ai trop résisté à des demandes, sans compter qu’une fois prise dans le feu de l’action, j’ai autant de plaisir sexuel que lui! Maintenant que je sais ce que représentent pour lui nos relations sexuelles, j’accepte bien plus volontiers d’accéder à ses désirs. » Et naturellement, à mesure que Carine s’est montrée moins résistante, Arnold est devenu moins insistant. Quand l’un des belligérants baisse les armes, il n’y a plus de guerre. D’autant moins si les deux le font.
* à suivre *
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