LE SEXE ET L’IMAGE DU CORPS
Nous vivons dans une civilisation obsédée par l’image du corps. Jamais auparavant nous n’avons fait de régimes, d’exercice et de body-building. Nous comptons les calories que nous absorbons, nous faisons faire des implants pour cacher nos calvities, nous dépensons des sommes folles pour nous faire grossir ou diminuer les seins, et nous faire aspirer, par lippo-succion, la graisse superflue. Tout est dans l’image. Et pourtant, en dépit de nos efforts, nous n’aimons pas l’image que nous renvoie notre miroir. Plus de 85% des personnes ayant répondu à l’enquête sur l’image du corps, proposée par le magazine Psychology Today (« Psychologie Aujourd’hui »), se sentaient fortement concernées par leur apparence. Et près de 35% d’entre elles avaient au moins un problème significatif quant à cette image d’elles-mêmes. Une enquête du même style avait déjà été menée treize ans auparavant, et malheureusement, il s’avère qu’aujourd’hui, les gens acceptent moins facilement leur image qu’avant.
Vous ne serez probablement pas surpris d’apprendre qu’il y a une différence notable entre les hommes et les femmes quant à leur façon respective de voir leur corps. Reprenez un instant les résultats du questionnaire sur votre Style sexuel à tous deux, pages 33 et 42. Dans la majorité des couples, en ce domaine, les résultats de l’homme sont plus élevés que ceux de la femme. Je peux souvent déterminer le sexe de la personne qui a répondu au questionnaire rien qu’en regardant les résultats qui concernent l’image du corps. Une femme, ayant obtenu de piètres résultats quant à l’image de son corps, a commenté ainsi les bons résultats obtenus par son mari : « Il ne dit jamais rien de mal quant à son apparence. Il ne se critique jamais ! Il a un ventre proéminent, de petites jambes frêles d’oiseau, et une peau très blanche qui devient flasque car il ne fait plus de sport. Mais rien de tout cela ne le perturbe ! C’est vraiment bizarre. » Elle n’en revenait pas qu’avec une apparence aussi imparfaite son mari puisse aussi facilement s’en satisfaire.
Je suis profondément désolé de voir que ce sont les toutes jeunes femmes d’une vingtaine d’années qui ont la plus mauvaise image d’elles-mêmes. La majorité de ces jeunes avec un corps svelte, une peau de velours et des cheveux lumineux sont extrêmement critiques au sujet de leur apparence. Une de mes amies le constate tous les jours avec sa fille de 19 ans, Martha, une fille tellement jolie que toutes les têtes se tournent dès qu’elle entre dans une pièce. Les hommes et même les femmes s’arrêtent de parler pour la regarder passer. Elle a même posé pour des magazines féminins. Et pourtant, Martha n’aime pas son apparence. Elle est obsédée par les régimes et le fait que son ventre fasse un léger arrondi la pousse à pratiquer assidûment le jogging, d’une manière presque compulsive.
Hélas, les hommes aussi commencent à accepter moins facilement leur image. L’industrie des cosmétiques pour les hommes a fait un bond spectaculaire depuis que les hommes se mettent des mousses et des sprays dans les cheveux pour les faire gonfler, décolorent leurs cheveux gris et se mettent une crème de base sur la figure pour protéger leur peau et prévenir son vieillissement. Aujourd’hui, 20% du marché de la chirurgie esthétique est alimenté par les hommes. Les interventions sur les hommes sont quatre fois plus fréquentes qu’auparavant. Les hommes se font maintenant faire un lifting aussi facilement que les femmes, et il devient courant qu’ils se fassent faire des implants pour regonfler des muscles qui sont lents à retrouver leur tonicité, par l’exercice. Comme le dit un homme qui en est à sa troisième intervention de chirurgie esthétique : « Vous commencez à vous regarder de plus près et vous constatez que plein de choses demandent à être refixées. »
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