Les facteurs individuels
Les études effectuées auprès des agresseurs démontrent que les facteurs individuels suivants peuvent laisser présumer de la propension à utiliser la violence : le fait d’avoir été maltraité durant son enfance ou d’avoir assisté à des scènes de violence conjugale, la faible estime de soi, le stress occasionné par des difficultés, la vulnérabilité émotionnelle, la faible scolarité, et le degré d’intériorisation des valeurs masculines traditionnelles qui associent la masculinité à l’agressivité. Toute une gamme d’incidents peuvent déclencher la crise de violence, mais il apparaît que la grossesse constitue un facteur déclenchant important (Statistique Canada, 1993). Elle suscite des réactions violentes de la part du conjoint, qui craint de perdre l’exclusivité affective de sa conjointe.
Le facteur individuel dont l’incidence sur la violence conjugale a été le plus clairement démontré est celui de l’origine familiale : on estime que 81% des hommes agresseurs et 33% des femmes violentées ont été battus lorsqu’ils étaient enfants (Rochon, 1988). Il est clair qu’il y a une reproduction de la violence familiale d’une génération à l’autre : les enfants battus ou ayant assisté à des scènes de violence entre leurs parents ont tendance à reproduire ce modèle sexué de comportement. Voilà l’effet le plus clair de la socialisation à l’égard de la violence. Cela ne veut pas dire qu’un enfant battu utilisera nécessairement à son tour la violence. La majorité des enfants violentés apprennent à rejeter ce mode de relations, car les autres institutions sociales transmettent un message interdit des formes de violence.
L’enquête sur la violence envers les conjointes envers les couples québécois (2003) met en évidence certaines caractéristiques quant aux femmes victimes :
Les taux de violence sexuelle et physique sont plus élevés chez les femmes dont l’indice de soutien social est faible. Celles-ci sont plus insatisfaites de leur vie sociale, sont isolées pendant leur temps libre, n’ont personne dans leur entourage pouvant leur offrir de l’aide, se confient moins; lorsqu’elles le font, c’est tout de même à des personnes de leur entourage plutôt qu’aux réseaux d’aide formelle.
Elles ont un niveau élevé de détresse psychologique et un piètre état de santé mentale. Il en est de même pour le conjoint agresseur.
Le jeune âge des femmes et de leur conjoint, assorti à une courte durée de la relation (quatre ans et moins) sont reliés à des taux plus élevés de violence physique et sexuelle envers les femmes. Plus la durée de la vie commune est courte, plus la violence est présente.
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