DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE DE L'HOMME IMMIGRANT
En approche clinique, partir d’où sont rendus les hommes immigrants dans leur remise en question, en lien avec leur milieu familial; reconnaître les affects négatifs liés aux différentes pertes de statut qu’ils vivent au cours du processus migratoire; les aider à cheminer dans le nouveau contexte socioculturel en tenant compte de leurs résistances avec un maximum de respect, d’ouverture et de flexibilité; les encourager à faire apprécier à leurs enfants leurs valeurs et leur fierté culturelles, tout en les amenant à s’ouvrir davantage à la culture québécoise.
Organiser des activités de prévention avec les pères immigrants pour valoriser leur rôles dans la société (aide reliée à l’emploi, projets collectifs, groupes d’entraide, jumelage…) et dans leur famille (trouver de bonnes manières d’exercer leur autorité).
Sensibiliser avec tact les familles immigrantes sur la réalité des jeunes québécois, sur les valeurs liées à l’éducation et sur le rôle du père tel qu’il est valorisé au Québec.
Pour la plupart de ces hommes qui ont décidé – ou on été contraints – d’abandonner leurs pays d’origine pour s’établir avec leur famille au Québec, l’immigration rime avec une multiple perte de statuts qui se traduit par des difficultés d’accès à l’espace socio-économique et la remise en question de l’autorité et du maintien d’une rigueur morale au sein de leur propre famille. On réalise encore à peine la complexité du processus qu’ils doivent vivre pour ajuster leurs repères symboliques et leur identité masculine à cette véritable révolution des mœurs qui s’est étalée au Québec sur plusieurs générations. Aux différents acteurs sociaux préoccupés par l’adaptation/intégration, les dynamiques interpersonnelles conflictuelles et la violence familiale vécues au sein des familles immigrantes, il est essentiel de tenir compte du père, de son état de vulnérabilité et de son étape de cheminement.
La culture masculine est un monde de force, de courage, de bravoure, de détermination et de victoire. Cet univers est peuplé de rois, de princes, d’amants magnifiques, de héros, de magiciens, de chevaliers superbes et d’athlètes (Nantel, 1998). Il est aussi hanté par la solitude, par la coupure du lien ainsi que par la peur de la vulnérabilité, de l’échec et de la honte.
La solitude des hommes comme un aspect central de leurs difficultés, favorise le développement de plans d’intervention davantage pertinents en ce qui touche les individus, les groupes, la relation d’aide est porteuse de valeurs, d’attitudes et d’orientations qui peuvent amplifier l’isolement masculin. Une vision de la pratique, considérant les diverses institutions et les communautés. L’intervention sociale auprès des hommes est essentiellement une question de liens car elle questionne l’image associée aux rôles masculins ainsi que les rapports sociaux basés sur l’individualisme, la productivité et les valeurs patriarcales dominantes.
L’approche structurelle utilise les mêmes techniques d’intervention avec lesquelles tout intervenant social formé à « l’école du féminisme » est familier. Elle sensibilise à préserver une ouverture d’esprit pour l’ensemble des populations et tient compte des diverses relations de pouvoir et des multiples sources idéologiques d’aliénation qui affectent les relations entre les hommes de diverses masculinités à être plus près d’eux-mêmes, plus près des autres et de leurs collectivités au-delà des autres et de leurs collectivités au-delà des visions stéréotypées, des dogmes et des idéologies dominantes, dualisantes et aliénantes.
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