La société haïtienne issue du régime colonial est essentiellement divisée entre noirs et mulâtres.
Ces derniers, détenant le pouvoir économique, et contrôlant jusqu’à tout récemment (1946) le pouvoir politique, continuent d’être les oppresseurs de l’immense majorité noire de la population. C’est la thèse noiriste, essentiellement fondée sur la question de couleur et défendue par les Duvaliéristes de l’époque.
La société haïtienne est la superposition de deux mondes: le monde rural où les paysans ignorants, analphabêtes, superstitieux, téchniquement arriérés, à la merci des féodaux, vivent en marge de la vie moderne, et le monde des villes, plus dynamique, où la tension sociale artificiellement entretenue entre noirs et mulâtres favorise l’action démagogique des politiciens. C’est la thèse soutenue par les téchnocrates qui rêvent de modernisation, d’intégration des deux mondes par l’expansion économique.
La société haïtienne est de type semi-féodal et semi-colonial. La classe des propriétaires fonciers, alliée aux bourgeois compradors, exerce une domination féroce sur la paysannerie et la classe ouvrière. Elle constitue le rempart social le plus assuré pour l’impérialisme. Dans cette société des classes fondamentalement marquée par l’hégémonie des féodaux et la domination impérialiste, il existe des groupes sociaux marginaux dont la bourgeoisie nationale et la petite bourgeoisie avec son cortège de problèmes. Telle est la thèse traditionnelle des organisations maxistes.
La compléxité et la situation sociale haïtienne repose sur des facteurs historiques qui n’ont pas toujours été dégagés. Notre pays n’a connu qu’une véritable révolution (1791-1804) la destruction des rapports coloniaux esclavagistes. Il faut donc remonter assez loin pour trouver les racines et les assises de notre régime économique et social.
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