Ces indices ont trait aux caractéristiques des populations à risque. Les femmes les plus jeunes, celles qui vivent seules, occupent un emploi rémunéré et habitent les grands centres, sont invariablement signalées comme les plus vulnérables à une consommation inappropriée d’alcool. Ceci correspond très exactement aux mouvements socio-démographiques de la population féminine générale : arrivée constante de nouvelles cohortes de femmes ayant atteint l’âge légal de la consommation, présence accrue des femmes dans la population active, choix ou nécessité pour un nombre de plus en plus grand d’entre elles de vivre seules, mouvement général de concentration des populations dans les grands centres. En d’autres termes, le nombre de nouveaux cas de femmes aux prises avec des problèmes de consommation excessive d’alcool devrait aller s’accroissant, puisque les groupes à risque représentent précisément des segments de la population féminine actuellement en expansion.
Bien que les données ne l’indiquent pas de façon absolument claire, il apparaît aussi que les groupes aux deux extrémités de l’échelle sociale sont plus vulnérables que les femmes des classes moyennes. On a observé des pourcentages plus élevés de grandes buveuses chez les chômeuses et les femmes ayant les revenus les plus faibles, en même temps que chez les femmes dont la scolarité et le statut professionnel (ou ceux du conjoint) sont les plus élevés.
Les statistiques sur les problèmes de santé (mortalité, morbidité) témoignent des comportements de consommation d’hier, alors que les données des enquêtes épidémiologiques d’aujourd’hui préfigurent les données de mortalité et de morbidité de demain. Or, on observe une progression des indices quant à leur convergence sur le continuum mortalité, morbidité, enquêtes sur échantillons et, à l’intérieur de la population, des groupes les plus âgés aux groupes les plus jeunes.
Modèles de consommation et caractéristiques psycho-sociales.
Une majorité de femmes admises en traitement pour alcoolisme présente le tableau clinique suivant. Au regard des modèles de consommation, c’est presque toujours au début de la trentaine et plus tardivement que pour leurs homologues masculins, que les femmes commencent à manifester des problèmes reliés à l’alcool. Ces femmes boivent surtout à la maison, mais les différences observées au Québec rendent difficiles les affirmations à ce sujet. Une bonne proportion de ces femmes consomme à la fois de l’alcool et des tranquillisants mineurs et ce type de consommation les caractérise par rapport aux hommes. Si les pourcentages rapportés dans le reste de l’Amérique du Nord vont de 24% à 48%, ceux qui sont déclarés au Québec se chiffrent de 40% à 70%. Ce phénomène, dont la prévalence est particulièrement élevée au Québec, mériterait une attention particulière.
* à suivre*
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire