Pour le toxicomane comme pour le joueur, dans l’acte ordalique, la relation entière du sujet au monde se résume à la question du tout ou rien posée à l’Autre, la chance, investie de la toute-puissance narcissique du sujet.
Dans ce justement de Dieu, l’Autre auquel s’adresse la demande est donc surtout une image idéale et écrasante de soi-même, dont le sujet ne peut se détacher.
Et, si le risque dans la relation à la drogue comme dans le monde de vie de nos clients n’est pas l’incidence accidentelle du besoin de se procurer de la drogue, il est permis de réfléchir aux sources communes que peuvent avoir au plan individuel la toxicomanie et le besoin du risque, comme bien des conduites « déviantes ».
Selon Olievenstein (1983), la faille originaire chez le toxicomane est à situer dans ce qu’il appelle le stade du miroir brisé, tout se passant dans ce qu’il appelle le stade du miroir brisé, tout se passant comme si, au stade de la découverte de soi et de la formation du Je, le miroir se brisait, renvoyant le sujet à la fusion, au morcellement, à l’indifférenciation, et le toxicomane passerait son existence à rejouer ce mouvement vers une impossible autonomie, dans la même ambiguïté que soulignent les conduites ordaliques.
* à suivre *
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