Sur le plan littéraire, la description la plus célèbre d’ordalie est sans doute celle, remontant au XIIème siècle, subie par Iseut la Blonde dans le romain de Tristan et Iseut : « Elle s’approcha du brasier, pâle et chancelante. Tous se taisaient; le fer était rouge. Alors, elle plongea ses bras nus dans la braise, saisit la barre de fer, marcha neuf pas en la portant, puis, l’ayant rejetée, étendit ses bras en croix, les paumes ouvertes. Et chacun vit que sa chair était plus saine que prune de prunier. Alors, de toutes les poitrines, un grand cri de louange monta vers Dieu » (J. Bédier, 1979, p. 138). Au plan sociologique, des formes diverses d’ordalies ont été décrites dans de nombreux pays, notamment jusqu’à la période coloniale en Afrique noire (Retel-Laurentin, 1974).
De fiat, il est important de noter que le jugement de Dieu a eu une forme légale dans toutes les sociétés à une phase de leur histoire. Avec le serment et le duel, l’ordalie est le mode de preuve le plus répandu dans le droit antique de toutes les grandes civilisations, avant l’introduction d’un droit pénal (le droit romain) basé sur la preuve, le témoignage, etc…
Ainsi, l’existence d’ordalies est le propre de sociétés à droit coutumier, où le rapport à la loi découle de l’existence de puissances supérieures ou divines très proches de la vie des humains, et que ceux-ci peuvent directement interroger pour séparer le bien du mal, l’innocent du coupable.
* à suivre *
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