Les équivalents sociaux ou historiques de ces conduites sont bien sûr nombreux : pour n’en citer qu’un, il existait chez les Gaulois un « jeu du pendu » où le sujet devait grimper à une branche et s’y accrocher avec une corde au cou. Il sautait ensuite dans le vide, n’ayant que le temps de la chute pour essayer de couper la corde (Caillois, 1967). Ce dernier jeu n’est pas sans évoquer les exploits actuels de sportifs, de cascadeurs et de tous les auteurs d’exploits « uniques au monde ».
Nous pensons donc pouvoir soutenir que, comme le plaisir, comme la souffrance, le risque peut avoir une fonction dans l’économie psychique de certains sujets. Il est en effet maintenant admis que les produits peuvent procurer un plaisir réel, même si la fonction de ce plaisir est probablement d’échapper à toute possibilité de jouissance en procurant une chute de tension immédiate et maîtrisable. De même, la souffrance du manque fait partie intégrante du vécu du toxicomane, et Aulagnier (1981) a même pu y voir une fonction essentielle de la toxicomanie, d’épreuve de réalité à travers la souffrance corporelle.
* à suivre *
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