« Yo fè li mal » : « il a été « quimboisé », il est l’objet de maléfices ».
C’est le cas typique du malade qui se présente au médecin avec un délire paranoïde franc. Il dit qu’il est l’objet de persécutions, que son patron ou son voisin ou même son conjoint et sa famille complotent contre lui, que tout ce qu’il fait est connu de tous, que ses gestes sont épiés.
Son affect peut être triste, non parce qu’il se sent coupable ou se juge inadéquat mais parce qu’il s’estime incapable de lutter contre ses persécuteurs.
Vignette #3
« Ou se yon anvi mouri kap chèche yon anvi touye » : « tu as envie de mourir et tu cherches quelqu’un qui pourrait te tuer ».
Cette forme de dépression chez l’Haïtien par des troubles du comportement. Son activité psychomotrice est augmentée, son seuil de frustration est bas, l’humeur peut être exubérante. Il cherche à provoquer de façon évidente, comme quelqu’un qui voudrait trouver un adversaire capable de lui donner la mort. Jusqu’à un certain point, on pourrait parler d’une recherche « de suicide par procuration ».
C’est le patient qui va provoquer des bagarres et enfreindre ouvertement les lois et les forces de l’ordre, en particulier s’il repère un policier aux alentours. S’il est en Haïti, il cognera sur la voiture d’un officiel dans le but – peut-être inconscient – de se faire arrêter, bastonner ou même tuer. En quelque sorte, bien que son comportement évident ne traduise pas un état dépressif, tout se passe comme s’il recherchait une punition qui lui permettrait d’expier pour une présumée faute commise.
Son activité psychomotrice augmentée peut simuler un état maniaque.
* à suivre *
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