En conclusion, rappelons que l’Haïtien exprime se émotions par son corps, par la danse. Son émotion est rarement exprimée par la douleur morale. D’autant plus que la culpabilité individuelle semble être inexistante. En Haïti, la culpabilité est partagée par la famille, le quartier, la communauté, d’où l’efficacité des traitements de groupe offerts par les prêtres du vaudou.
Nous avons voulu décrire ici ce que, pour notre part, nous considérons être les formes les plus couramment retrouvées. Nous ne voudrions pas laisser croire que l’Haïtien ne peut être déprimé comme l’Européen ou le Nord-Américain de race blanche. Notre objectif était de décrire certains cas cliniques qui ne répondent pas aux critères internationaux, qui sont des formes particulières de la dépression et qui peuvent être prises pour un autre syndrome et traitées à tort avec des neuroleptiques plutôt qu’avec des antidépresseurs, la sismothérapie ou la thérapie du lithium.
Rappelons enfin que la pensée paranoïde n’est pas particulière à l’Haïtien. Nous l’avons observée chez des Italiens du Sud, des Vietnamiens et aussi chez des Canadiens français (pour ne pas citer que quelques exemples).
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