vendredi 18 décembre 2009

LA PERSONNALITÉ - 35e partie

Freud (1920) dans Au-delà du principe du plaisir, a également associé au ça un instinct de mort et d’agressivité. Cette tendance innée qu’il prétend que nous avons tous en nous et qui nous pousserait inconsciemment vers notre propre destruction est contestée par certains auteurs qui y voient plutôt un désir d’attaquer et de s’opposer à tout ce qui pourrait nous contrarier. Il ne s’agirait plus alors d’un instinct d’agression, mais plutôt d’un instinct de protection et de préservation de l’individu envers lui-même.

Le moi est le dirigeant de la personnalité. C’est l’étape de la conscience humaine qui se développe dès l’âge du nourrisson jusqu’à l’âge du jeune adulte. C’est l’étape de la prise de conscience du monde environnant, les autres existent et l’on ne peut pas toujours obtenir une réponse gratifiante à ses diverses pulsions. Le moi se forme de l’interaction du ça avec le milieu. Le moi devient le principe de la réalité et de l’agir. Le moi doit apprendre à tenir compte des exigences de la réalité. C’est à cette étape précisément que l’enfant apprend, par le système de récompense et de punition, ce qu’il peut faire et ce qu’il ne peut pas faire, c’est-à-dire sa limite d’action. Le moi interagit beaucoup sur le contrôle moteur volontaire. Dans la pensée freudienne, les rapports entre le ça et le moi sont influencés par la manière de faire que les parents utilisent pour amener leurs enfants à acquérir le contrôle des sphincters et de la propreté. Plusieurs psychanalystes reviendront souvent à cette période de l’apprentissage lors du traitement, en thérapie, de leurs patients.

Le moi occupe une fonction de coordination dans la personnalité. Il représente la synthèse, la logique et l’unité chez la personne au comportement normal. Le moi est donc conscient contrairement au ça qui lui, est tout à fait inconscient. Dans la division tripartite de la structure du psychisme humain, c’est le moi qui correspond le plus étroitement au soi, c’est-à-dire à la perception de soi.

Entre quatre et cinq ans naît le surmoi. C’est l’âge de l’éveil de la conscience de l’enfant. Cette conscience s’éveille sous l’influence du milieu et surtout des parents. Le surmoi devient la représentation intériorisée des valeurs et des principes moraux de la société. L’enfant de cet âge s’identifie progressivement aux barèmes, aux standards et à la morale des parents. Le surmoi devient l’implacable conscience qui distinguera le bien du mal. La conscience punit en créant chez l’enfant un sentiment de culpabilité alors que le moi idéal récompense l’enfant par une réaction de fierté. À l’âge scolaire, les enfants sont imprégnés des notions de bien et de mal transmises par les parents, et ceux-là les intégreront dans leur action. Plus tard dans le développement de l’enfant, les parents seront remplacés par le milieu scolaire et ses agents, les professeurs et les animateurs pédagogiques. Les influences, tant du milieu scolaire que du milieu parental, s’exerçant sur l’individu au niveau inconscient, agissent sur la perception de soi, sur la façon d’être et d’agir de l’enfant.

En vieillissant, le surmoi devient une espèce de contrôle interne qui remplace celui des parents et du milieu. C’est la conscience et le sens moral chez l’adulte. En ce qui a trait au surmoi des personnes âgées, Freud en dit peu sinon que l’âge avancé est un handicap au traitement psychanalytique.



L’âge des malades entre en ligne de compte lorsqu’on veut établir leur aptitude
à être traités par la psychanalyse. En effet, les personnes ayant atteint
ou dépassé la cinquantaine ne disposent plus de la plasticité des processus
psychiques sur laquelle s’appuie la thérapeutique – les veilles gens ne sont
plus éducables – et, en outre, la quantité de matériaux à déchiffrer augmente
indéfiniment la durée du traitement (Freud, cité par Engelberts, 1984, p.5).



On peut résumer ainsi le fonctionnement du psychisme humain :
Ça – la recherche du plaisir
Moi = la vérification de la réalité
Surmoi = l’aspiration à la perfection

Dans la pensée freudienne, ces trois pôles forment une cohérence chez l’individu normal et le pousse à adopter une conduite logique. En revanche, s’il y a des conflits intérieurs, la personne utilisera alors des mécanismes de défense qui sont indispensables à une bonne adaptation dans la vie quotidienne.



* à suivre *

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