FREUD ET LES MÉCANISMES DE DÉFENSE
Pour Freud et son école, il y a conflit intrapsychique uniquement lorsque le surmoi et le ça deviennent intolérables. Des tensions, des malaises et de l’anxiété peuvent naître si les pulsions du ça sont trop fortes. Également, une censure du surmoi trop sévère produit le même effet. On assiste alors à l’utilisation des mécanismes de défense. On en dénombre une bonne douzaine. Ceux-ci agissent comme des régulateurs que l’homme peut utiliser si besoin est; ce qui donne une allure distinctive à chaque personnalité. On utilise les mécanismes de défense de façon automatique afin de calmer sa frustration, pour réduire sa tension ou encore pour résoudre ses conflits émotionnels. Les mécanismes de défense permettent une solution aux problèmes et à l’angoisse qu’ils suscitent.
L’utilisation des mécanismes de défense est un réflexe normal qui n’a rien de pathologique en soi. Notre équilibre émotionnel est donc maintenu par cette utilisation et sans eux, notre vie serait insoutenable. Ils agissent comme soupapes pour maintenir l’équilibre. S’ils sont insuffisants, inadéquats ou mal utilisés, la personnalité devient perturbée et le comportement en est affecté.
Le mécanisme de défense le plus fréquemment utilisé par les personnes âgées est le déni, une forme de répression, c’est-à-dire un acte volontaire par lequel on rejette les représentations et les sentiments désagréables ou jugés inappropriés pour réduire la tension qu’ils entraînent. La personne âgée renonce donc à la satisfaction d’un désir qui ne se trouve plus en accord avec le surmoi. Elle rejette de son champ, par force et habitude, ce qui lui paraît indésirable ou inaccessible. À titre d’exemple, dénier le fait de vieillir est une manière de s’adapter à l’incertitude et à l’anxiété que provoque le vieillissement. Bultena et Powers (1978) ont démontré dans une recherche effectuée auprès de personnes âgées de plus de 70 ans, q’un tiers d’entre elles déniaient le fait qu’elles étaient vieilles. Dans cette même étude, les auteurs faisaient ressortir le fait que, malgré leur âge avancé, les personnes âgées déniaient également l’éminence de la mort malgré son inéluctabilité… Les résultats des recherches de l’équipe de Côté (1981) abondent dans le même sens.
On constate aussi une autre forme de répression chez les personnes âgées, celle de mémoire sélective. Les personnes âgées se rappelleront les moments plaisants de l’existence et élimineront les déplaisants. D’après Geiwits et Moursund (1979) Freud, en vieillissant, aurait personnellement eu de la difficulté à se rappeler ses expériences de cocaïne pendant sa période de jeune adulte.
On observe chez certaines personnes âgées, l’utilisation d’un autre mécanisme de défense : la régression. Il s’agit d’un retour à un comportement témoignant d’une maturité amoindrie. Ces personnes se confinent dans un rôle passif. Elles redeviennent dépendantes, un peu à la façon des jeunes enfants. Neugarten, Moore et Lowe (1968) démontrent bien cette théorie par une régression observable chez environ 10% de leurs patients qui sont âgés entre 70 et 79 ans.
* à suivre *
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