Les écrits d’Erikson insistent sur la phase critique de chacune des étapes dont la réussite ou l’échec dépend du résultat dans les stades antérieurs. À chacune des étapes, il a identifié des résultats qui serviront d’indicateurs de réussite ou d’échec. Le développement du moi lui apparaît à travers les points tournants de chacune de ces stades. L’auteur insiste sur l’importance du succès obtenu à chaque étape.
What the child acquires at a given stage is a certain ratio between the positive
and the negative, which, if the balance is toward the positive will help him to
meet later crises with a predisposition toward the sources of vitality (Erikson,
1968c, p. 325).
Regardons maintenant ce qu’Erikson (1963) dans Enfance et société appelle les 8 étapes de l’homme.
La phase orale (elle s’étend de la naissance à 18 mois). C’est une période de confiance ou de méfiance fondamentale. De 0 à 6 ou 8 mois, c’est la phase orale-sensitive. L’enfant éprouve du plaisir ou de la frustration pour la nourriture et le confort qui lui est donné. C’est de la nature de cette expérience que dépendra son sentiment de confiance dans la vie ou pas. De 8 mois à 18 mois, c’est la phase orale-agressive. L’enfant, avec ses premières dents, devient plus actif. Il peut mordre ou s’incorporer des objets. Le désir de mordre peut correspondre au besoin de se soulager lors de la poussée des dents. Ce faisant, l’enfant peut être repoussé par sa propre mère ou par la personne qui en est la victime. L’atteinte de ses besoins peut être accompagnée de douleur comme, par exemple, celle de la perte de l’objet ou de la personne qu’on lui soustrait de sa vue. C’est une première épreuve. La confiance aveugle est mise en doute et si la méfiance s’installe, elle pourra se présenter plus tard dans le développement de la personnalité. C’est le chemin d’un premier sentiment rudimentaire d’identité du moi. En ce sens, Erikson, (1974, p .169) nous mentionne que :
… la première réussite sociale du bébé est donc son acceptation de laisser la
mère s’éloigner de sa vue sans manifester d’anxiété ou de colère exagérée, parce
qu’elle est devenue une certitude intérieure autant qu’une prédictabilité
extérieure.
Le moi se façonne dans la résolution de ce premier conflit, entre la naissance et la méfiance. Une relation équilibrée et satisfaisante entre la mère, avec sa façon de donner ou de se donner, et l’enfant, avec sa manière de recevoir et de prendre est nécessaire pour l’acquisition d’un sens de confiance en soi et en autrui.
* à suivre *
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