Pour relever un tel défi, il n’y a pas de recettes, de trucs ni même de méthodes. C’est essentiellement une question de cheminement personnel. Cependant, les conditions dans lesquelles nous vieillissons peuvent favoriser ou défavoriser ce cheminement. Or parmi les conditions actuelles, en ce millénaire, il en est une qui est très favorable et dont il faut savoir tirer parti pour apprivoiser la vieillesse : il s’agit de l’émergence au XXIe siècle d’un phénomène nouveau, le troisième âge.
L’espérance de vie considérablement augmentée depuis le début de l’ère industrielle. De trente-huit ou quarante ans, elle est passée à près de quatre-vingt ans. Aujourd’hui, si nous faisons commencer la vieillesse à soixante-cinq ans, cette étape du cycle de la vie peut être fort longue : elle peut durer facilement de vingt à vingt-cinq ans, et même dans des cas de plus en plus fréquents de trente à trente-cinq ans. Or pour désigner cette étape du cycle de la vie, on emploie un seul terme la vieillesse, comme si on avait affaire à une même étape du commencement à la fin. Souvenons-nous de nos vingt-cinq ans…puis reportons-nous à nos cinquante ans, on ne vit pas la même chose qu’à vingt cinq ans, vingt-cinq années plus tard. À cinquante ans, on ne vit pas la même chose qu’à vingt-cinq ans. Ce sont deux âges différents du cycle de la vie, et nous avons deux termes différents pour les désigner : la jeunesse et la maturité. Ainsi en est-il de la vieillesse : à soixante-cinq ans on ne vit pas la même chose qu’à quatre-vingt-cinq ou quatre-vingt-dix ans. Voilà pourquoi en gérontologie on identifie dans la vieillesse deux étapes nettement distinctes : le troisième âge, de 65 à 75 ans, et le quatrième âge, après 75 ans. Évidemment, ces chiffres n’ont qu’une utilité statistique, et dans la vie vécue on observe de grandes variations d’un individu à l’autre, compte tenu de l’usure de l’organisme de chacun, compte tenu aussi de son milieu de vie et surtout des messages qu’il reçoit de son environnement. N’oublions pas que, à plusieurs points de vue, « la vieillesse c’est les autres… ».
Dans le langage courant, on emploie souvent l’expression troisième âge comme un synonyme de vieillesse : les gens du troisième âge…les vieux. Cet usage est tout à fait incorrect. Le troisième âge désigne une période de la vie relativement brève, comportant un vécu qui lui est propre, différent de celui du quatrième âge.
* à suivre *
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