Qu’en est-il du garçon sans père ou dont le père occupe peu de place dans sa vie ? Son identité masculine est-elle vouée à l’échec présagé par le titre bien connu, Père manquant, fils manqué (Corneau, 1989) ? Force est de croire qu’un garçon peut être en contact avec des figures paternelles autres que son père biologique et peut à la rigueur porter en lui-même une figure paternelle composée de représentations d’hommes et du travail de son imagination.
Les nouvelles formes de vies familiales
Le rôle paternel tel que défini par la grille psychanalytique se limite-t-il aux personnes de sexe masculin ? Est-il possible, par exemple, de trouver au sein d’un couple lesbien une figure paternelle ? Ces questions débordent du cadre du présent article, mais il demeure tout de même pertinent de souligner l’importance de telles questions dont les réponses pourraient témoigner de la grande capacité d’adaptation de l’esprit humain.
La vie sexuelle
C’est à l’adolescence ou au début de la vie adulte que le jeune tente de s’approcher des filles ou des femmes de façon sexuelle. Il revient alors, en réalité et en fantasmes, vers un corps différent du sien et du même sexe que celui de sa mère. Ce mouvement peut être vécu comme régressif et anxiogène par le jeune, qui risque de l’associer à une fusion avec la mère. De là, la tendance chez certains jeunes de fanfaronner par rapport à leurs conquêtes sexuelles, afin de chasser de leur esprit toute connotation fusionnelle.
Autant que le mouvement peut être vécu comme régressif, autant peut-il avoir un potentiel libérateur et transformateur, permettant au jeune de projeter sur l’objet de son désir sa propre féminité, puis de faire preuve de tendresse et de sollicitude envers cette féminité, qui lui revient ainsi enrichie sous forme d’introject.
* à suivre *
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire