Il n’y a pas une pénurie de groupes pour adolescents masculins. Au Québec, presque chaque communauté a ses équipes de hockey, de soccer et de baseball. Les garçons se rassemblent spontanément dans les cafétérias d’école, les autobus et les centres d’achats. Les garçons se rassemblent depuis la nuit des temps. C’est en fait une des caractéristiques de l’adolescence masculine que de cultiver entre eux un sentiment d’appartenance et de loyauté (Erikson, 1968).
Les garçons vivent beaucoup de choses à travers ces expériences de groupe. Selon Michèle Montrelay (citée dans Dumas, 1990, p.31), le groupe de pairs représente d’abord pour eux le corps de la mère : accueillant et acceptant. Ensuite, quand le groupe se dote d’une hiérarchie, il représente davantage le corps du père : un galon qui les aide à se mesurer, un jalon qui les aide à se situer.
Quoique les activités de groupe traditionnelles des adolescents leur transmettent des valeurs et des habiletés sociales (certaines positives, certaines négatives), un observateur averti remarquera que les propos abordés au sein de tels groupes ne touchent que peu aux émotions au-delà de l’expression d’une gamme affective plutôt étroite. Les adolescents se côtoient entre autres pour trouver refuge face à la confusion créée par l’identité masculine. Toutefois, les dynamiques de leurs personnalités et du groupe, conditionnées et restreintes jusque-là par ses limites de leur développement psychosocial, ne facilitent pas nécessairement l’émergence d’une identité masculine qui intègre toutes les facettes de leur être. Ils ont besoin de quelque chose au-delà de la simple occasion d’agir et de se parler.
* à suivre *
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