L’intimidation
« Même si les autorités scolaires répètent aux élèves de ne pas intimider, il apparaît que ces dernières offrent peu de solutions pour éviter ou désamorcer les situations conflictuelles. Faute de ressources humaines, les écoles tentent de contrôler les comportements inacceptables en mettant en place des systèmes de conséquences punitives » (Décoste). En somme, la réaction de l’adulte est essentiellement de réprimander.
L’intimidation (le « bullying » pour les anglogphones) est décrite comme « une forme de comportement agressif où il y a une combinaison de pouvoir et d’agression » (Craig et Pepler). Boulton et Underwood, dans leur démarche d’étude, reprennent à leur compte la description d’Olweus :
Un enfant fait l’objet d’intimidation lorsque qu’un autre enfant, ou un groupe
d’enfants, lui disent des choses déplaisantes ou désagréables. C’est aussi de
l’intimidation lorsqu’un enfant est frappé, reçoit des coups, est menacé, est
enfermé dans une salle, reçoit des écrits méchants, est envoyé promener, et
toutes les choses du genre. Ces choses peuvent se produire souvent et il est
difficile à l’enfant de se défendre. C’est aussi de l’intimidation lorsqu’un
enfant est taquiné souvent et de façon déplaisante. Ce n’est pas de
l’intimidation lorsque deux enfants de force à peu près égale se querellent ou
se battent.
Plusieurs auteurs s’en tiennent à la description de Smith et Thompson :
(…) l’intimidation peut être perçue comme un sous-produit du comportement
agressif. À l’instar de tout comportement agressif, l’intimidation impose une
blessure à la victime. Cette blessure peut tout autant être physique ou
psychologique. Trois critères peuvent en outre caractériser l’intimidation :
elle est non provoquée, elle est répétée, et l’agresseur est ou est perçu plus
fort que sa victime (dans Boulton et Underwood).
Craig et Pepler parlent de violence physique à l’égard d’un plus faible ou d’un plus petit autant que de violence psychologique par isolement social et par exclusion. De façon générale, l’intimidation est plus souvent rapportée par des plus jeunes; elle l’est moins chez les adolescents, quoique aussi présente (Simard, Champagne, Magassouba et Hébert). Bref, l’intimidation peut être vue comme la résultante de rapports de pouvoir ou de domination entre deux ou plusieurs individus, exprimée par un discours, des attitudes et des comportements systématiques de dévalorisation et d’attaque (DeAauriers; DeAauriers et Meunier).
La problématique de l’intimidation, comme celle de la violence, est encore mal connue. Des travaux sur le sujet ont été initiés en Norvège par Olweus. D’autres auteurs, comme Boulton, Boulton et Underwood, Cullingford et Morrison, Smith et Levan les ont poursuivis. Au Canada, à Toronto en particulier, Craig et Pepler et leurs collaborateurs sont des pionniers dans ce domaine.
* à suivre *
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire