C’est pourquoi j’ai souvent fait la constatation que pour aider efficacement une femme violentée, il faut surtout s’intéresser à son entourage : ses pouvoirs réels ou idéalisés, ses projets, ses relations sociales, son travail, mais aussi au sens que prend pour elle la relation avec son partenaire. Étonnamment, les femmes violentées minimisent souvent leurs pouvoirs réels pour les substituer à l’idéalisation d’un pouvoir magique : celui de changer leur partenaire et de le rendre, par la force de leur amour, désintéressé, attentif et sincère, un homme plus doux et moins contrôlant.
En effet, les femmes violentées surestiment fréquemment leur capacité à modifier le comportement du partenaire et à agir en fonction de la réaction qu’elles espèrent susciter (pouvoir magique). Simultanément, elles éprouvent de grandes difficultés à prendre des décisions pour elles-mêmes et font souvent une estimation négative de leurs capacités à agir pour leur propre compte (pouvoirs réels). Cette attitude vient de façon paradoxale, mais combien complémentaire, confirmer la perception de l’homme qui croit que sa femme a le pouvoir de le rendre violent.
* à suivre *
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