« Les solutions reflètent souvent la colère des personnes militant pour la cause
» (MacLeod). »
Pour Marie –José Parent
La relative tolérance des femmes à l’égard de la violence de leur conjoint ne devrait pas signifier pour nous qu’elles soient sans pouvoir. Le rapport de force qui prévaut lors d’épisodes violents nous démontre visiblement un déséquilibre où la femme est battue, meurtrie et momentanément désavantagée. Il est probable que certains intervenants puissent être choqués que je souligne le caractère temporellement limité qu’emprunte la position de faiblesse à laquelle les femmes sont contraintes par la force de leur partenaire violent.
Il ne s’agit pas de minimiser les impacts destructeurs qu’engendre toute cette violence, mais bien de souligner l’extraordinaire vigueur des femmes à tenter coup après coup l’insurmontable mission de changer leur compagnon. Néanmoins, j’ai constaté qu’une intervention qui concentre ses efforts sur leur position de femmes dominées produisait l’effet contraire au but recherché produisait l’effet contraire au but recherché et ne faisait qu’entretenir cette position et favoriser la dépendance. Si la femme violentée doit composer avec les positions désavantageuses qui peuvent découler de l’appartenance à un sexe ou à une classe sociale, force nous est de nous rendre à l’évidence qu’elle rejoint alors en très grand nombre d’autres femmes. À cet égard, l’inéquité salariale, le niveau de pauvreté des familles monoparentales et les emplois précaires constituent des facteurs socio-économiques qui ont une influence sur son processus de changement.
Aussi, sans exclure l’importance de ces facteurs, l’intervention d’aide directe auprès des femmes violentées peut s’avérer un terrain fertile au changement individuel et collectif. Mais sans la reconnaissance de leurs pouvoirs, où réside une grande part de dignité, les femmes violentées ne trouvent que des sauveurs qui perpétuent dans leur rapport avec elles ce qu’elles ont-elles-mêmes tenté de faire auprès de leur partenaire : le changer!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire