mercredi 6 octobre 2010

COUPLE ET MÉDIATION - 2e partie

1. La problématique de la violence conjugale
La violence conjugale est définie comme toute forme d’abus physiques, psychologiques ou sexuels de la part d’un homme envers sa conjointe, afin de contrôler son comportement par la peur. Ces abus sont directement ou indirectement renforcés par les traditions, les lois et les attitudes prévalant dans la société, et sous-tendent un rapport de pouvoir entre la victime et l’agresseur (McLeod; Commonwealth Secretariat; Sinclair).

Caractéristiques des conjoints violents

Certaines caractéristiques sont souvent associées aux hommes violents envers leur conjointe. Ils ont bien intégré les stéréotypes en fonction des sexes. Ils ont une perception rigide du rôle de la femme et de l’homme (Yllo et Bograd, dans Hart; Davidson). Ils considèrent que la soumission de leur partenaire leur est due et n’ont donc pas la volonté de négocier et d’en arriver à un compromis (Hart). Ils dénient la violence dont ils font preuve (Walker, dans Hart) et peuvent être d’habiles manipulateurs.


« Même avec les avocats, au début quand j’ai fait ma demande de divorce, ce
n’était pas évident pour eux, que c’était de la violence conjugale. Quand mon
mari leur parlait, il avait un discours bien étoffé. Et moi, à leurs yeux, je
devenais la dépressive. » (INTER’ELLES).

Les hommes violents présentent souvent deux types de comportements, deux personnalités. À l’extérieur du foyer, ils peuvent donner l’image d’un homme qui répond bien aux besoins de sa famille; la violence se produisant uniquement à la maison, il devient difficile de connaître le contrôle et les abus subis par la femme. Ils sont aussi capables d’utiliser des agressions qui ne peuvent être reconnues que par leur conjointe (Pagelow, dans Hart). Comme l’exprimait une femme qui relatait son expérience de médiation :


« À cette époque-là, il n’avait qu’à me regarder et ça me rappelait les mauvais
coups que j’avais eus.


J’avais peur de lui ! Parce que je savais comment il était au moment où il
parlait. Ça ne paraissait pas. La médiatrice ne pouvait pas savoir ce qu’il y
avait. Mais je le voyais, je le ressentais. » (INTER’ELLES).
* à suivre *

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