Au Canada comme aux Etats-Unis, l’application de la médiation dans le champ spécifique du divorce est très récente. Avant 1981, peu d’écrits font mention de cette approche. Aujourd’hui, l’utilisation de la médiation est une pratique de plus en plus courante. De plus, l’engorgement actuel du système judiciaire et ses limites posent le débat concernant l’obligation ou non de référer en médiation tous les couples en situation de séparation ou de divorce.
De telles discussions prennent une importance particulière lorsqu’il y a incidence de violence conjugale. Toutefois, la médiation dans un contexte de violence conjugale est un sujet qui n’a pas été tellement exploré jusqu’à maintenant. Il existe peu de recherches disponibles et ces recherches sont souvent critiquables au plan méthodologique (Corcoran, Melamed). Quelques écrits fondés sur l’expérience clinique ont par ailleurs alimenté le débat, mais ils demeurent relativement peu connus.
Le présent texte se veut une contribution à la réflexion sur le sujet. Il est le résultat d’une revue de littérature, mais aussi d’entrevues réalisées avec des intervenants concernés, de même qu’avec des femmes d’un réseau pour femmes violentées. Dans un premier temps, nous présenterons certaines notions inhérentes à la violence conjugale et au processus de médiation. Nous relèverons ensuite trois courants qui prévalent aujourd’hui concernant l’utilisation de la médiation dans des situations de violence conjugale : soit celui des féministes, celui des médiateurs et enfin, le courant des réformistes. Nous conclurons en prenant position face à ces différentes tendances.
* à suivre *
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