CONCLUSION
Nous avons élaboré un questionnaire sur les comportements et symptômes de deuil sur les aspects physiques, émotionnels, mentaux et sociaux et sur les besoins de support psychologique de la famille, avant et après le décès du patient.
Les réactions de deuil, en terme de dépression réactionnelle, sont plus intenses dans les trois premières semaines chez tous les sujets. Certains ont répondu que la période où ils ressentaient le plus grand besoin d’aide se situe avant le décès. C’est chez les conjoints que le besoin s’est manifesté avec le plus d’acuité en termes de durée et d’intensité.
L’observation de ces paramètres devrait nous permettre de prévoir que certains individus à haut risque de deuil intense ou même pathologique devraient être aidés dans le cadre de l’Unité de Soins Palliatifs à vivre leur deuil pendant les semaines et les mois qui précèdent et qui suivent le décès.
L’étude nous suggère que les personnes qui travaillent auprès des mourants sont les plus susceptibles de répondre adéquatement aux besoins des personnes en deuil et doivent avoir, en plus d’une disponibilité et d’une capacité d’écoute, une connaissance de la dynamique familiale et de la phénoménologie de deuil.
Nous reconnaissons le caractère incomplet de cette recherche faut de groupe témoin. Cependant, nous pouvons présumer qu’en raison du travail fait à l’unité de Soins Palliatifs avant le décès, les parents ont été capables d’amorcer l’étape suivante du deuil et de la vivre avec une plus grande sérénité.
Chaque rencontre avec les parents comportait une implication émotionnelle certaine de la part des praticiens, aussi certains parents ont partagé avec nous la difficulté que ces entrevues présentaient pur eux. Le temps accordé et la qualité de l’implication des parents témoignent d’un grand besoin de support thérapeutique. Très souvent nous avons eu l’impression d’ouvrir une porte et de devoir la refermer aussitôt, à cause des limites de notre étude. Nous avons souvent été aux prises avec un malaise fait de remords d’avoir soulevé des émotions difficiles, et le regret de ne pouvoir offrir un service adéquat au moment même où les parents nous accordaient leur collaboration.
Aussi nous croyons que cette expérience montre bien qu’une tâche professionnelle qui ne comporterait que le travail du deuil pourrait devenir très lourde en raison précisément du grand besoin de revivre une à une chacune des étapes du décès, « cette activité de compromis, si extraordinairement douloureuse, où s’accomplit en détail le commandement de la réalité ». (Freud).
« L’expérience des dernières années nous a appris que, dans certains cas, le deuil peut être une étape également difficile à traverser, et que certaines personnes peuvent avoir besoin de partager avec quelqu’un, pour un bout de temps, leurs sentiments, leurs inquiétudes et leurs interrogations.
Nous croyons être en mesure de vous offrir cette aide et nous vous invitons à ne pas vous gêner pour en profiter; il nous semble que comme nous vous connaissons et que vous nous connaissez aussi, il vous serait plus simple de vous adresser à nous si vous en avez besoin dans les prochaines semaines ».
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