Nous avons tenté d’évaluer les besoins des personnes en deuil et d’identifier les formes d’aide qu’elles ont reçues ou qu’elles auraient souhaité recevoir à l’Unité de Soins Palliatifs au moment du décès et pendant la période qui l’a suivi.
Notre questionnaire voulait aussi évaluer notre système de support thérapeutique, sa structure, les moyens utilisés et son efficacité (annexe c).
RÉSULTATS
A) L’intensité du deuil
- Le tableau 1 indique que ce sont les conjoints en deuil qui se sont présentés en plus grand nombre à l’entrevue, suggérant que ce sont les veufs et veuves qui éprouvent la difficulté à vivre le deuil et expriment ainsi une demande d’aide.
Même si la personne survivante du couple n’a pas perdu une partie corporelle d’elle-même, il existe un sentiment de mutilation et de fragmentation de tout ce qui s’est développé entre eux êtres qui ont vécu ensemble, en harmonie ou non, pendant une plus ou moins longue période de vie et voilà que la réplique quelle qu’elle soit ne vient plus. L’absence de « feedback » peut amener des perturbations psychologiques importantes.
Parkes a étudié les effets somatiques du deuil et a comparé les dossiers médicaux de veuves avant et pendant le deuil : pendant les six premiers mois du deuil, le taux de consultations médicales a augmenté de 63%.
C.M. Parkes et al. Publiaient dans le British Medical Journal les résultats d’une recherche effectuée auprès de veufs de 55 ans ou plus. Leurs résultats indiquent que pendant les six premiers mois du deuil le taux de mortalité des veufs est de 40% plus élevé que le taux de mortalité chez les hommes mariés du même groupe d’âge.
- Il semble bien que la période active du deuil ou de la douleur se termine à l’intérieur de l’année. Cependant, le moment le plus difficile se trouve entre le premier et le troisième mois.
- Les personnes qui n’ont pas réagi au moment du décès semblent témoigner d’un équilibre précaire à la fin de ces trois mois. Toutes les personnes impliquées dans un processus actif de deuil sont dans un état physiologique fragile.
- Vingt pour cent des personnes ont présenté des symptômes de deuil pathologique.
B) Valeur de l’Unité de Soins Palliatifs
- En premier lieu, c’est à la famille que l’on adresse pour recevoir de l’aide dans ces moments difficiles de deuil.
- En second lieu c’est à l’équipe de Soins Palliatifs que l’on se référerait autant qu’à un ami et c’est pour nous significatif. C’est révélateur du type d’image que donne l’équipe et de la qualité de la relation qu’elle a réussi à établir au moment de l’hospitalisation.
Les personnes qui ont voulu collaborer à notre recherche ont exprimé leur très grand besoin de support notamment en nous retenant en entrevue pendant un temps qui dépassait de beaucoup le temps prévu. On assistait à ce que certains auteurs appellent « la compulsion au témoignage ». Ils ont revécu par le menu détail toutes les étapes qui ont précédé et suivi le décès avec une abondance de détails et une étonnante précision.
* à suivre *
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