Une recherche évaluative appelle généralement un devis expérimental ou une mesure « avant » le programme, une autre « après », les résultats étant comparés à ceux d’un groupe de contrôle (i.e. des individus non soumis à l’expérimentation). Toutefois, en ce qui concerne l’évaluation des programmes aupres des conjoints violents, il est fréquent que l’on ait recours à un devis non expérimental (i.e. sans groupe de contrôle). Plusieurs auteurs ont signalé que l’absence d’un groupe de contrôle diminuait la portée des résultats obtenus. L’on doit cependant concéder que cette limite est plus liée à l’éthique et à la nature du problème qu’à des questions de contraintes budgétaires ou de temps. En effet, la dangerosité du problème à l’étude a fait dire à certains chercheurs qu’il vaut mieux travailler avec cette limite que de prendre un risque qu’aucune recherche ne justifierait (Edleson & Grusznski).
La nature du problème à l’étude ne nous empêche pas de recourir à des groupes de contrôle équivalents ou, à tout le moins, à des groupes de comparaison. Ainsi, l’utilisation des listes d’attente est une façon de se composer un groupe de contrôle (Saunders). On peut aussi penser à certaines sélections qui sont faites par les juges, orientant tantôt l’homme violent vers un traitement et tantôt vers d’autres types de pénalités (Chen et al.). D’autres chercheurs (Dutton) ont aussi examiné et comparé les rapports de police générés pour des hommes ayant ou n’ayant pas suivi un programme de traitement. Finalement, on peut aussi penser comparer les résultats obtenus par des individus ayant complété un programme de traitement aux résultats obtenus par ceux qui ont abandonné en cours de route. La sélectioni des personnes n’étant pas laissée au hasard, il demeure cependant important de contrôler le plus précisément possible la sélection « naturelle » qui aurait pu se faire entre les groupes que l’on désire comparer.
* à suivre *
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