Une première série d’études a examiné les effets des programmes de traitement sur l’arrêt des comportements de violence. Il ressort par exemple des travaux de Stacey et Shupe qu’un tel programme a pour effet de faire diminuer de manière significative la violence et ce, tel qu’enregistré tout de suite après la fin de la thérapie. En effet, dans cette étude, 16% des hommes et 25% des femmes ont déclaré que la violence persistait au-delà du programme. Waldo, de son côté, a observé que le nombre d’abus physiques passait de 5,1 abus commis dans les 3 mois précédant le programme à 0,3 abus durant le 4e, 5e, 6e mois suivant la thérapie. Le taux de récidive observé par DeMaris et Jackson qui ont utilisé la Conflict Tactics Scale (Straus) en moyenne 20 mois après la fin d’un programme de traitement, a été de 35%. Ce pourcentage de récidive, plus élevé que les pourcentages présentés jusqu’à maintenant, s’explique par le fait qu’il s’agit d’une mesure faite à long terme et que l’on a utilisé la CTS, ce qui permet de tenir compte de la violence verbale et de certains indicateurs de violence psychologique.
Par ailleurs, lorsque l’on élargit la notion de violence à des concepts tels que les menaces ou la violence psychologique, on enregistre des taux de succès un peu plus faibles. Par exemple Edleson et Grusznski ont constaté que 9 mois après la fin d’un programme de traitement, 24% des hommes ne sont ni violents, ni menaçants. Par contre, 43% des participants sont menaçants et 32% ont été violents au moins une fois. Notons enfin que de ces 32%, 19% ont utilisé de la violence directe et de 14% de la violence sévère. Oynter, pour sa part, a observé une diminution significative de la violence, quelle soit physique ou non, telle que rapportée par les hommes ou par leur partenaire tout de suite après un programme de traitement. Par ailleurs, elle n’a noté aucun changement significatif dans la dimension du contrôle de l’homme sur sa conjointe. En effet, les femmes ont signalé des taux de contrôle très élevés, que ce soit avant ou après le programme.
De tels résultats ont aussi été observés, cette fois dans des études menées au Québec. En effet, Farley et Magill ont noté, 3 mois après la fin du traitement, qu’aucun sujet n’avait été violent physiquement envers sa conjointe, mais que 58% des hommes avaient signalé de l’abus verbal. Simpson et al. Ont évalué qu’au moment de l’entrée dans le programme, 82% des hommes ont indiqué avoir fait usage de violence physique, contre 15% au moment du suivi (6 mois après la fin du traitement). Ces pourcentages passent respectivement de 83% à 53% pour ce qui est de la violence verbale et psychologique, de 77% à 23% pour la violence envers les objets et, enfin, de 21% à 0% pour la violence sexuelle.
Ainsi, il ressort de ces premières études que les groupes de traitement ont un impact positif sur l’arrêt des comportements violents, même s’ils ne les éliminent pas complètement. On constate d’autre part que ces groupes ne réussissent pas à enrayer toutes les formes de violence et qu’ils ont des effets qui semblent varier selon les individus. Ces constats ont donc donné lieu à une série de recherches qui ont tenté de faire ressortir différents facteurs associés à la réussite ou à l’échec des dits programmes.
* à suivre *
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