Étant confrontés à des plaintes vagues, certains médecins familiaux mettront bien du temps à saisir la portée de la situation. Et s’il tente d’y remédier, le co-alcoolique fera le plus souvent appel à un autre médecin, ou même à plusieurs s’il le faut : il n’est pas question que quelqu’un de l’extérieur soit plus compétent que lui!
Le co-alcoolique soigne l’alcoolique et prend peu à peu à son compte les tâches que l’alcoolique n’est plus en état d’assurer. Le co-alcoolique lui réchauffe indéfiniment son repas, jusque tard dans la nuit. Il l’attend jusqu’à son retour et l’aide à se mettre au lit, ou part à sa recherche dans les différents cafés jusqu’à ce qu’il l’ait trouvé. Il excuse auprès de la famille et des amis, minimisant les événements et invoquant des raisons plus ou moins plausibles pour justifier son comportement. Il essaie d’organiser les choses de telle manière que les contacts, souvent explosifs, avec les enfants/adolescents soient évités le plus possible et se limitent au strict minimum.
Nous assistons à toute une série de comportements pour éviter une confrontation directe avec le problème réel, et le co-alcoolique éloigne les personnes extérieures (famille, amis, collègues ou autres) susceptibles de provoquer une telle confrontation.
Un patron trop compréhensif ou un collègue peuvent jouer un rôle similaire auprès de l’alcoolique. Sous prétexte « qu’il traverse une mauvaise passe », les absences sont acceptées, la présence au travail en état d’ébriété est excusée, les retards dans les tâches à accomplir sont rattrapés par d’autres, etc.
Même l’indulgence envers l’ébriété qui règne dans certaines sociétés européennes les fera considérer par des observateurs extérieurs comme d’énormes systèmes co-alcooliques.
* à suivre *
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