mardi 21 décembre 2010

LA NOTION D'ASSUÉTUDE CHEZ LES COUPLES ALCOOLIQUES 4e partie

Qu’est-ce qui pousse le co-alcoolique à consulter?

Nous avons observé, qu’en règle générale, c’est le co-alcoolique qui prend le premier rendez-vous. Que se passe-t-il? Comme on a pu dire de l’alcoolique qu’il doit « toucher le fond » et trouver au plus profond du désespoir le courage du changement, on pourrait dire du co-alcooique que c’est l’échec de sa tentative qui le pousse à chercher une issue différente. C’est la faillite de la vicariance; le contrat tacite d’exploitation mutuelle est poussé à de telles extrémités que le rythme soutenu par tout le système devient intenable. Ce qui se passe ne correspond plus au modèle idéal que le co-alcoolique poursuit.

L’effet des pressions réelles exercées par l’entourage qui ne supporte plus les excès de l’alcoolique se fait également sentir. Le co-alcoolique se retrouve peu à peu isolé, ce qui rend la situation beaucoup plus difficile à supporter. Le soutien plus large faisant défaut, il se découragera et tentera de rétablir la situation en faisant, par exemple, hospitaliser d’urgence l’alcoolique en pleine crise.


Le co-alcoolique tient alors un discours tout différent; là où il a fait tant d’efforts sans se plaindre, il doit reconnaître que rien n’a pu enrayer la dégradation personnelle et socio-professionnelle de l’alcoolique. Force lui est de constater cet échec global. Et c’est la cause d’un désespoir et d’un découragement profonds : que faire, puisque, ayant tout essayé, rien n’a pu aider? Dans cette période de lucidité, il dira même parfois, non sans amertume, qu’en réalité il a aidé son alcoolique à boire plus en le protégeant ainsi contre tous les aspects négatifs de ses abus. Cela le poussera à chercher à voir clair, et il s’adressera à une personne extérieure.


* à suivre *

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