Le désir sexuel varie considérablement d’une femme à l’autre, mais il peut aussi varier, chez une même femme, d’un jour à l’autre. Certaines femmes se sentent plus excitées sexuellement lorsqu’elles sont en période ovulatoire, ce qui correspond au moment où leur organisme produit le plus de testostérone. D’autres, notamment celles appartenant au groupe « P+ », se sentent davantage d’humeur sensuelle juste avant ou pendant leurs règles. (La montée du désir à ce moment-là du mois est une caractéristique tellement fréquente chez les femmes appartenant au groupe « P+ » qu’elle peut suffire à révéler un taux de testostérone important chez une femme. En effet, les femmes ayant un taux de testostérone plus bas ont des réactions moins marquées tout au long du cycle menstruel). D’autres encore semblent être plus attirées par le sexe dans la première moitié de leur cycle, peut-être à cause de la sensation de bien-être qui accompagne tous les mois la montée d’estrogène. En plus de ces fluctuations périodiques, les femmes ont tendance à avoir de plus longs cycles de désir qui correspondent aux changements hormonaux dus à une grossesse, à l’allaitement ou à la ménopause. Une de mes amies m’a confié qu’elle avait eu des envies sexuelles particulièrement prononcées lors de sa dernière grossesse. « Il m’arrivait de me jeter sur mon mari ! », m’a-t-elle dit. « Il ne savait pas ce qui était en train de m’arriver, mais jamais je ne l’ai entendu se plaindre! » Puis, dès que le bébé est né, son désir s’est émoussé. « La seule explication que je vois, c’est que soudain, je me suis sentie totalement comblée, en plénitude. À un moment, j’étais d’une sensualité torride, et le moment d’après, le sexe était le cadet de mes soucis. Je ne ressentais plus aucun besoin, quel qu’il soit ». Quand le bébé a eu 4 mois, son mari s’est finalement énervé et lui a demandé ce qui n’allait pas. « Il avait envie de faire l’amour, mais il se sentait négligé et dans une grande confusion », m’a dit mon amie.
Ce que ce couple ne savait pas, c’est que la plupart des femmes constatent une chute spectaculaire de leur intérêt pour le sexe pendant toute la période de l’allaitement. Ce phénomène peut être dû à la montée de la prolactine (l’hormone qui stimule la production de lait) ou à la baisse de la testostérone. Cette diminution temporaire de l’attirance pour le sexe fait office de planning familial, permettant de laisser un temps nécessaire entre deux grossesses. Mais il peut aussi créer une distance involontaire entre le mari et la femme. Un grand nombre de couples que je reçois à mon cabinet estiment que leurs problèmes sexuels ont débuté à la naissance de leur premier enfant. Il est facile de comprendre comment les choses se passent. Quand un bébé arrive dans la famille, la femme doit affronter les demandes incessantes qu’exigent d’elle sa tâche de mère, le manque de sommeil et une chute soudaine de son désir sexuel. Si les deux époux ne savent pas que cette perte du désir peut être due aux modifications hormonales, ils peuvent se dire que leur amour est en train de s’éteindre.
Il est communément admis que le taux de désir sexuel d’une femme augmente vers le milieu de sa vie active. C’est vrai pour beaucoup de femmes, mais pas pour toutes. En fait, la plupart des femmes ressentent une diminution de leur désir dès que leurs ovaires cessent de produire de la testostérone. Une étude, portant sur un groupe de femmes ayant été suivies pendant toute la période de leur ménopause, a montré qu’après l’arrêt de leurs règles, les femmes ressentaient moins de pulsions sexuelles, laissaient moins leur esprit s’échapper dans des rêveries érotiques, avaient une lubrification vaginale moindre et étaient moins satisfaites, sexuellement, de leur partenaire. Elles ont aussi rapporté que leurs rapports sexuels étaient moins fréquents.
* à suivre *
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