jeudi 27 janvier 2011

LA NOTION DU DÉSIR CHEZ LE COUPLE 24 partie

UNE POLARISATION EXCESSIVE

Qu’en est-il de la majorité des couples qui ont un taux hormonal normal ou qui ne veulent pas prendre d’hormones sexuelles ? Que peuvent-ils faire pour rétablir l’équilibre entre leurs taux de désir respectifs? Il y a quelques années de cela, j’ai eu recours à toutes sortes de moyens autodestructeurs pour affronter les bagarres nocturnes continuelles avec mon partenaire : j’ai fait semblant d’être excitée, j’ai trouvé toutes les excuses possibles, je lui a fait honte, j’ai généré des disputes, j’ai simulé l’orgasme et j’ai évité autant que possible les rapports sexuels avec lui. Si j’en avais su davantage sur la biologie du désir, je me serais sentie moins inadéquate au sujet de ma sexualité, et j’aurais mieux compris celle de mon partenaire. Cela nous aurait aidés à appréhender la situation d’une manière constructive.

Cependant, pour trouver des solutions efficaces, je crois qu’il nous aurait aussi fallu en savoir plus sur la psychologie du désir. Et en particulier, sur la dynamique troublante de la polarisation. Au début que nous étions ensemble, le désir sexuel de mon partenaire était à peine plus prononcé que le mien. Mais au fil du temps, son désir à lui a semblé augmenter tandis que le mien s’est atténué. Finalement, nous ressemblions aux personnages du film. « Annie Hall », de Woody Allen : il trouvait que nous ne faisions presque jamais l’amour, et moi je trouvais que nous le faisions « tout le temps ». Nous nous étions chacun polarisés sur la fréquence de nos rapports sexuels, ce qui accentuait encore nos différences physiques.

Un très grand nombre des couples venus me consulter pour une thérapie ont prêté le flanc à la polarisation. Il me vient toujours en tête un exemple frappant. Il y a plusieurs années, j’ai travaillé avec une jeune femme du nom de Jeannette, qui avait une libido exacerbée. Elle m’a dit qu’au cours d’une de ses aventures à l’université, son désir était tel qu’elle devait se masturber pour assouvir ses appétits, bien qu’elle fasse déjà l’amour tous les jours avec son partenaire. Après une séance particulièrement « hot » sur le siège arrière de la voiture du jeune homme, elle était tellement excitée qu’elle a eu du mal à rejoindre le dortoir. « Mes genoux s’entrechoquaient, comme dans les romans à l’eau de rose », m’a-t-elle dit.

* à suivre *

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