LA DÉTRESSE DES HOMMES
Quelles sont ces conditions matérielles d'existences qui déterminent les idées des hommes (la pensée humaine) ?
Les facteurs sont multiples: la physiologie humaine, la géographie, la densité de la population, etc... Marx et Engels, qui les premiers ont élaboré le matérialisme dialectique et l'ont appliqué à l'histoire (matérialisme historique), ont conclu que de tous les facteurs venant déterminer les formes spécifiques de la pensée humaine, il y en avait un de principal, à savoir: les formes spécifiques et historiques de l'organisation de la production (les modes de production). C'est-à-dire, comment les hommes se sont historiquement organisés pour répondre à leurs besoins.
Le mode de production actuel, c'est l'exploitation capitaliste. Ce système basé sur le profit individuel, et sur la rivalité entraîne à tous les niveaux des situations de conflits et division: la guerre, la famine, l'oppression des femmes, des minorités nationales, des immigrés, etc... Partout où ces conditions d'existences seront plus dures (ex: prolétariat), on retrouvera un terrain plus propice au développement de la perturbation mentale.
Parallèlement, ce mode de production entraîne au niveau idéologique un mode de pensée individualiste qui reproduit la rivalité, la division et l'oppression.
La bourgeoisie entretient cette idéologie à tous les niveaux: institutionnels, scolaires, familial, média d'information, etc...
De cette façon, la bourgeoisie consolide son pouvoir en empêchant le peuple de se donner les moyens de comprendre la réalité et de la transformer. La folie est donc partie intégrante de la pensée bourgeoise idéaliste et individualiste. L'une et l'autre masque la réalité. Dans ce sens, chacun est exposé à développer une pensée "folle" parce que chacun a, à divers degrés, une pensée idéaliste. Dans certains cas, cette possibilité se développera de façon caractéristique.
La folie
Pour que la folie se développe, il faut trois conditions: une situation d'oppression et des facteurs d'invalidation extérieurs.
La succession quantitative d'invalidations produit éventuellement une intériorisation de ces invalidations. La répétition de ces invalidations produit le bond qualitatif chez l'individu: le développement d'un mode d'être et de pensée basée principalement sur cette ou ces invalidations intériorisées, ce qui déterminera qu'un individu intériorisera les invalidations et les fera même siennes, c'est son incapacité de confronter ces messages à la réalité. C'est-à-dire son incapacité (jeune âge, homme, femme, éducation, etc...) à adopter un point de vue matérialiste.
En résumé, l'idéalisme et l'individualisme, produits idéologiques de la société capitaliste, sont les facteurs déterminants de la perturbation de la pensée d'un individu placé dans une situation d'oppression elle-même engendrée par cette même société.
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