En résumé, le choix des babas était, en réaction contre la décadence de notre société, de retrouver des valeurs « naturelles ». Partageant l’idéologie rousseauiste, ils refusaient la société dans laquelle ils vivaient et croyaient à une société meilleure qu’ils se proposaient d’ériger.
Les punks, eux, se produisent dans le rôle du mauvais sauvage. Leur coiffure, l’aspect « primitif » de leurs danses sautillantes, leur musique bruyante et chaotique, leurs peintures faciales, le désordre savamment agencé de leur mise, la bimbeloterie dont ils se décorent, leurs bacchanales et violences en tous genres, tout concourt à créer cette image. Réfutant l’idée d’un retour vers une nature originelle et bonne, ils jouent aussi la carte de l’a-normalité. L’étalage des signes de la perversité sexuelle, du sadomasochisme, l’image d’hommes percés d’épingles de nourrice et de femmes dominatrices, suffiraient déjà domaine capillaire et vestimentaire. Il vise aussi les règles de la bienfaisance, de la discrétion, du respect des autres en société. Enfin, leur goût pour l’artifice concilie deux de leurs oppositions idéologiques. Tout d’abord, c’est une autre face de leur opposition au parti-pris rousseauiste des babas. Là où ces derniers retournaient au naturel et court-circuitaient le système en ne consommant que leur propre production, les punks consomment avec délectation la production la plus artificielle, la plus inutile et la plus sophistiquée de notre société. Enfin, il s’agit de prouver par l’absurde la décadence de notre société en se livrant à un surenchère à la consommation.
La punkitude serait-elle notre mauvaise conscience?
Conclusion :
La Punkitude, ou un certain dandysme
L’auteur s’intéresse aux différences entre la culture punk et celle d’autres mouvements marginaux. Elle établit les analogies et oppositions entre la culture punk et celle du dandysme auquel Baudelaire adhérait. Cette comparaison permet de dégager les structures caractéristiques de la punkitude et de comprendre le type de contre-culture qu’elle représente.
Punkultur : Dandyism revisited
The author takes a look at the differences between Punk culture and those of other marginal movements. She establishes analogies and oppositions between Punk culture and that of the Dandyist movement with which Baudelaire was associated. This comparison permits the disclosure of characteristic structures of Punk culture and the understanding of the type of counter-culture it represents.
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