La plupart des auteurs s’entendent pour dire que la mise à la retraite est un processus qui ébranle la personnalité du retraité. Kuhlen (1959) fait remarquer que l’image de soi devient négative à partir de cinquante ans. Simard (1980) laisse entendre que le concept de soi est le résultat d’un processus interactif entre l’individu la société. L’éclatement du moi du retraité engendre un déséquilibre qui provoque une crise d’identité ou du moins certaines modifications internes de l’image de soi.
Balier (1982) affirme qu’une remise en question de l’identité de l’individu est inévitable à la retraite. Son nouveau rôle de retraité n’est pas approuvé par la société. Le retraité aura de la difficulté à s’adapter à sa nouvelle situation et aura possiblement tendance à s’isoler.
C’est donc dire qu’au moment de la retraite, le soi personnel et social s’en trouve désajusté. Les valeurs sociales assimilées et encore valorisées deviennent une fois à la retraite, incompatibles par rapport à la réalité du soi personnel du retraité.
Simard (1980) compare ainsi le système de valeurs dominantes à celui d’un miroir-étalon. En plus d’être assimilé et incorporé à son soi, l’individu se sert de ce miroir tout au long de sa vie active comme référence. De plus, il s’actualise à travers et en fonction des valeurs de la classe dominante. Ajoutons que la gratification que l’individu recevra sera généralement proportionnelle au degré de conformité par rapport à ces valeurs. Dans une société capitaliste marchande comme la nôtre où productivité et efficacité représentent des valeurs dominantes, il devient impossible pour le retraité de s’y conformer.
De toute évidence, les valeurs véhiculées par la société ont pour effet d’apporter des changements lors de la retraite. Le travailleur voit toutes ces valeurs basculées et se sent mis à part. Il doit prendre de nouvelles orientations et se resituer en tant qu’individu.
* à suivre *
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