Les besoins spirituels du mourant
Il y a donc souvent un malaise entourant les besoins spirituels des mourants de la part des soignants, incluant l’aidant. La théorie holistique, qui comprend les besoins spirituels, est endossée de tous, mais, dans la pratique, on sent un malaise à ce sujet – serait-ce représentatif de notre société qui a perdu ses repères et son identité spirituelle? Néron (1995 : 45) cite Croless (1990) à propos de cette « implication régulière des accompagnateurs avec les mourants et leurs proches (qui) peut éveiller les préoccupations spirituelles de l’accompagnateur ». Le malaise premier est qu’on est habitué à fonctionner sur le mode du faire et à rechercher des solutions. Devoir s’arrêter, écouter la souffrance de l’autre l’accueillir, voilà de quoi ouvrir un espace de sens que l’on ouvre rarement par rapport à soi-même – ce qui est très intense dans le moment et difficile à supporter. Plusieurs affirment de façon claire que la spiritualité en fin de vie est du domaine du privé (Schaerer, dans montheil, 1997 : 3130316). Cela dépend des milieux et des tendances culturelles et professionnelles. Mais cet écart est-il juste pour les mourants?
Certains aidants en soins palliatifs expriment le besoin de se positionner dans leur spiritualité afin d’être plus juste et vrai face au malade. Ils affirment que le malade reconnaît les valeurs du soignant. Le malade qui sent le besoin de parler de sa spiritualité va attendre d’être en présence d’une personne en qui il a confiance. Et la base de cette confiance est l’attitude, le comportement et, surtout, ce qu’ils traduisent de façon plus subtile. Or, les valeurs sont ce qui nous identifient ou non à une autre personne, ce qui fait que ça « clique » ou non. Si l’on accepte de se laisser atteindre par l’autre, qu’est-ce que cela exige au niveau du dialogue sur la spiritualité? Certains suggèrent une certaine appropriation des contenus spirituels et religieux, d’autres parlent de distanciation face à ce sujet, d’abstraction de leur spiritualité lorsqu’ils accompagnent le malade. Il est logique de faire attention aux transferts, aux projections, aux préjugés, mais qu’est-ce qu’un accompagnement, privilégié de surcroît, nécessite? Il nécessite l’échange, le partage. Or, savoir se positionner ne veut pas dire savoir « vendre sa salade », mais tout simplement savoir où personnellement on se situe, afin que l’autre puisse se situer en relisant sa vie, ses valeurs, les éléments signicatifs, etc. Le mourant se situe toujours en rapport à quelque chose d’autre, à quelqu’un d’autre. Est-ce nécessaire de pouvoir remettre en question nos propres valeurs, notre spiritualité, notre propre quête de sens face au mourant questionnant et cheminant?
Le sens de la vie et de la mort devrait pouvoir être accompagné à tout le moins par les soignants qui se trouvent au bon moment (ou au mauvais moment, c’est selon…) lorsque le questionnement spirituel est soulevé. Écouter et guider n’est pas donner des réponses. C’est aider la personne à trouver ses réponses. Les réponses sont personnelles et ont du sens pour soi. Ce que certains expriment « faire un bout de chemin » est, selon moi, la bonne voie à suivre, autant que possible.
Plusieurs chercheurs et cliniciens, incluant les aidants, expriment la nécessité de non seulement se positionner mais aussi de s’informer sur le religieux, comme étant une formation additionnelle que le milieu sous-entend. Ceci s’exprime par l’acquis de connaissances religieuses institutionnelles (rituels, valeurs, normes) afin de faciliter leur communication avec les patients et d’éliminer autant que possible les préjugés. Il faut comprendre la perspective de la mort, de la souffrance, des différents aspects de la vie et de celle après la mort pour ces religions (Mondragón, 1997), Ceci afin de faciliter l’accompagnement et d’éviter la fuite lorsque les questions spontanées nous dépassent.
Il y a donc souvent un malaise entourant les besoins spirituels des mourants de la part des soignants, incluant l’aidant. La théorie holistique, qui comprend les besoins spirituels, est endossée de tous, mais, dans la pratique, on sent un malaise à ce sujet – serait-ce représentatif de notre société qui a perdu ses repères et son identité spirituelle? Néron (1995 : 45) cite Croless (1990) à propos de cette « implication régulière des accompagnateurs avec les mourants et leurs proches (qui) peut éveiller les préoccupations spirituelles de l’accompagnateur ». Le malaise premier est qu’on est habitué à fonctionner sur le mode du faire et à rechercher des solutions. Devoir s’arrêter, écouter la souffrance de l’autre l’accueillir, voilà de quoi ouvrir un espace de sens que l’on ouvre rarement par rapport à soi-même – ce qui est très intense dans le moment et difficile à supporter. Plusieurs affirment de façon claire que la spiritualité en fin de vie est du domaine du privé (Schaerer, dans montheil, 1997 : 3130316). Cela dépend des milieux et des tendances culturelles et professionnelles. Mais cet écart est-il juste pour les mourants?
Certains aidants en soins palliatifs expriment le besoin de se positionner dans leur spiritualité afin d’être plus juste et vrai face au malade. Ils affirment que le malade reconnaît les valeurs du soignant. Le malade qui sent le besoin de parler de sa spiritualité va attendre d’être en présence d’une personne en qui il a confiance. Et la base de cette confiance est l’attitude, le comportement et, surtout, ce qu’ils traduisent de façon plus subtile. Or, les valeurs sont ce qui nous identifient ou non à une autre personne, ce qui fait que ça « clique » ou non. Si l’on accepte de se laisser atteindre par l’autre, qu’est-ce que cela exige au niveau du dialogue sur la spiritualité? Certains suggèrent une certaine appropriation des contenus spirituels et religieux, d’autres parlent de distanciation face à ce sujet, d’abstraction de leur spiritualité lorsqu’ils accompagnent le malade. Il est logique de faire attention aux transferts, aux projections, aux préjugés, mais qu’est-ce qu’un accompagnement, privilégié de surcroît, nécessite? Il nécessite l’échange, le partage. Or, savoir se positionner ne veut pas dire savoir « vendre sa salade », mais tout simplement savoir où personnellement on se situe, afin que l’autre puisse se situer en relisant sa vie, ses valeurs, les éléments signicatifs, etc. Le mourant se situe toujours en rapport à quelque chose d’autre, à quelqu’un d’autre. Est-ce nécessaire de pouvoir remettre en question nos propres valeurs, notre spiritualité, notre propre quête de sens face au mourant questionnant et cheminant?
Le sens de la vie et de la mort devrait pouvoir être accompagné à tout le moins par les soignants qui se trouvent au bon moment (ou au mauvais moment, c’est selon…) lorsque le questionnement spirituel est soulevé. Écouter et guider n’est pas donner des réponses. C’est aider la personne à trouver ses réponses. Les réponses sont personnelles et ont du sens pour soi. Ce que certains expriment « faire un bout de chemin » est, selon moi, la bonne voie à suivre, autant que possible.
Plusieurs chercheurs et cliniciens, incluant les aidants, expriment la nécessité de non seulement se positionner mais aussi de s’informer sur le religieux, comme étant une formation additionnelle que le milieu sous-entend. Ceci s’exprime par l’acquis de connaissances religieuses institutionnelles (rituels, valeurs, normes) afin de faciliter leur communication avec les patients et d’éliminer autant que possible les préjugés. Il faut comprendre la perspective de la mort, de la souffrance, des différents aspects de la vie et de celle après la mort pour ces religions (Mondragón, 1997), Ceci afin de faciliter l’accompagnement et d’éviter la fuite lorsque les questions spontanées nous dépassent.
* à suivre *
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