Me limiterai-je à aborder les aspects souvent brouillons et apparemment contradictoires qui émergent lorsqu’on intervient auprès des femmes violentées. En effet, il m’apparaît essentiel de soulever l’épineuse question : pouvons-nous la percevoir autrement que comme une victime?
Également, je veux remercier toutes ces femmes que j’ai rencontrées et qui ont su ébranler certaines de mes convictions, dont la plus persistante était justement celle qui veut que le pouvoir soit surtout une affaire d’hommes, et que les femmes, elles, elles aiment!
Il y a parmi les femmes violentées que nous recevons en consultation, des femmes qui ont des comportements dominateurs, parfois même violents. Il y a des femmes violentées qui sont financièrement autonomes, pouvant même être très instruites, des professionnelles jouissant d’une position socio-économique avantageuse, mais qui dans l’intimité de leur rapport à l’homme expérimentent une forte dépendance. Il y a, parmi les femmes violentées, des femmes de ménage qui balaient avec la poussière des années de domination et retrouvent leur dignité et leur autonomie.
Aux attitudes et comportements typiques aux femmes violentées, tels que définis par plusieurs auteures et notamment Ginette Larouche, Deborah Sinclair et Linda MacLeod, se joignent une variété de manifestations « atypiques » qui obligent à l’ouverture vers d’autres pistes d’exploration à cet égard, Linda MacLeod notait que :
« (…) nous devons oser assumer l’incertitude d’une vision embrouillée et faire
l’essai de nouvelles directions. C’est à ce prix que nous pourrons préserver
notre intégrité, notre engagement envers les femmes battues et leurs enfants, et
notre vision d’une société plus juste et plus sûre ».
* à suivre *
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