mercredi 20 août 2014

ÉTAPES DANS L’INTERVENTION EN SITUATION DE CRISE


Étapes dans l’intervention en situation de crise

La technique de l’intervention en situation de crise comprend certaines étapes spécifiques.  Bien qu’il soit difficile d’insérer chacune dans une catégorie nettement définie, l’intervention typique devrait passer par la série d’étapes suivantes:

  1. La première étape consiste à évaluer l’individu et son problème.  Cette démarche exige le recours à des techniques actives de mise au point de la part du thérapeute pour obtenir une évaluation précise de l’événement immédiat et de la crise qui en est résultée et qui a conduit l’individu à rechercher une aide professionnelle. Le thérapeute peut avoir à juger si  la personne qui recherche de l’aide présente ou non un risque élevé de suicide ou d’homicide. S’il juge le malade grandement dangereux pour lui-même ou pour les autres, il le recommande à un psychiatre en vue d’une hospitalisation possible.  Si ce dernier ne juge pas l’hospitalisation nécessaire, le thérapeute entreprend l’intervention.

  1. La première heure peut être consacrée entièrement à évaluer les circonstances reliées directement à la situation de crise immédiate.
  2. La planification de l’intervention thérapeutique: Cette planification prend place après l’évaluation de l’événement (ou des événements) qui a provoqué la crise et de la crise elle-même.  Cette planification n’est pas conçue pour provoquer des changements majeurs  dans la structure de la personnalité mais pour restaurer chez la personne au moins le niveau d’équilibre antérieur à la crise.  Dans cette phase il s’agit de déterminer le temps écoulé depuis le début de la crise.  L’événement “provocateur” se produit d’ordinaire une à deux semaines avant que l’individu ne recherche de l’aide.  Souvent cet événement ne date que de vingt-quatre heures.  Il est important de connaître la façon dont la crise a perturbé la vie de l’individu et les effets de cette perturbation sur les autres dans son milieu.  Il faut aussi rechercher des renseignements pour déterminer les points forts de la structure psychique de l’individu, quelles capaités d’adaptation lui  ont servi efficacement dans le passé et qu’il n’utilise pas à l’heure actuelle et quelles sont les autres personnes qui peuvent lui servir de soutien.  Il faut aussi rechercher d’autres méthodes d’adaptation dont, pour une raison quelconque, il ne tire pas profit à l’heure actuelle.
  3. Intervention: La nature des techniques d’intervention dépend beaucoup des compétences préexistantes, de la créativité et de la souplesse du thérapeute.  Morley suggère certaines des techniques suivantes qui ont déjà fait preuve d’efficacité:
  1. Aider l’individu à acquérir une compréhension intellectuelle de sa crise. Souvent le sujet ne voit aucune relation entre une situation difficile de sa vie et l’extrême malaise de déséquilibre qu’il éprouve. Le thérapeute peut recourir à une approche directe en décrivant au patient la relation entre la crise et l’événement de sa vie.
  2. Aider l’individu à extérioriser ses sentiments actuels auxquels il ne peut avoir accès.  Souvent la personne peut avoir refoulé certains sentiments très réels tels que la colère ou d’autres émotions inadmissibles envers quelqu’un qu’il “devrait aimer ou honorer”. Il peut s’agir aussi de dénégation d’une peine, de sentiments de culpabilité ou d’un processus inachevé de deuil à la suite de la perte d’un être cher.  L’intervention a pour but immédiat de réduire la tension en procurant à l’individu des moyens de reconnaître ces sentiments et de les extérioriser.  Il est parfois nécessaire de provoquer une catharsis émotionnelle et de réduire la tension immobilisante.
  3. Explorer des mécanismes d’adaptation.  Cette approche exige que le thérapeute aide la personne à examiner d’autres moyens d’adaptation.  Si pour une raison ou l’autre les comportements utilisés dans le passé pour réduire efficacement l’anxiété n’ont pas été tentés, il faut étudier la possibilité de leur emploi dans la situation présente.  Il faut rechercher de nouvelles méthodes d’adaptation et souvent la personne imagine des méthodes très originales qu’elle n’a jamais essayées auparavant.
  4. Réouvrir le monde social.  Si la crise a été provoquée par la perte d’une personne importante aux yeux de l’individu, il peut être utile de suggérer la possibilité d’introduire de nouvelles personnes pour combler le vide.  Cette démarche est particulièrement effficace si les nouvelles relations peuvent apporter un degré analogue de soutien et les gratifications qu’il retirait dans le passé avec la personne “disparue”.

4. La dernière étape consiste dans la solution de la crise par planification anticipée. Le thérapeute redonne une nouvelle vigueur aux mécanismes d’adaptation utilisés efficacement dans le passé par l’individu pour réduire la tension et l’anxiété.  Au fur et à mesure que ses capacités d’adaptation augmentent et que des changements positifs se produisent, le thérapeute peut les résumer pour lui permettre de confirmer à nouveau les progrès réalisés.  Le thérapeute accorde son aide selon les besoins pour faire des plans d’avenir réalistes et il expose au malade les manières dont l’expérience actuelle peut l’aider à s’adapter à de nouvelles crises.

mardi 19 août 2014

LA NOTION DE CRISE

LA NOTION DE CRISE

Définition:
La crise survient lorsque l’individu perçoit un évènement comme pouvant menacer son équilibre et lorsque ses mécanismes d’adaptation ne lui permettent pas de maîtriser adéquatement la situation.  Un état de désorganisation s’ensuit.

Typologie:
  1. de situation:
    1. causée par un événement soudain ou inattendu: maladie grave, séparation, désastre naturel, etc.
  2. de maturation:
    1. occasionnée par le passage d’un stade biologique, psychologique ou social à un autre: mariage, adolescence, naissance.

Séquence d’une situation de crise:
Étape 1: La personne rencontre un évement qu’elle définit comme une perte, une privation ou une menace à son intégrité personnelle ou à ses besoins.

Étape 2: La personne répond à l’événement par de l’anxiété.

Étape 3: La personne utilise ses mécanismes d’adaptation pour faire face à l’événement.  Elle tente de le surmonter en employant des mécanismes qui ont déjà prouvé leur efficacité: redéfinir le problème, l’éviter ou rechercher du support.

Étape 4: les mécanismes d’adaptation s’avérant inefficaces, il s’ensuit une période de désorganisation:
  • diminution de la capacité de fonctionner au travail et de s’adonner aux activités quotidiennes accompagnée d’un sentiment d’mpuissance
  • inhibition du fonctionnement intellectuel l’empêchant d’envisager d’autres alternatives à sa situation.

Étape 5: La personne trouve une solution à son problème: 
  • elle retrouve l’équilibe qui existait avant la crise et même améliore son niveau de fonctionnement antérieur

OU

- elle revient à un niveau de fonctionnement inférieur à ce qu’il était avant la crise.



Nature et Ampleur de la crise dépendent de :

OBJECTIF
restaurer le niveau de fonctionnement antérieur à la crise et même l’améliorer, ce qui implique le rétablissement d’anciens comportements réducteurs d’anxiété ou le développement de nouveaux.

CARACTÉRISTIQUES
brièveté: l’ici et maintenant de la crise est l’objet de l’attention du thérapeute. La cueillette des données se fait en vue de définir le problème, d’identifier les réactions de l’individu et d’esquisser un plan d’action pour résoudre la crise.

liberté
flexibilité    qualités de base pour une stratégie thérapeutique efficace
créativité

Connaissance des ressources communautaires.
ouverture à l’autre.

ÉVALUATION
l’entrevue initiale a trois buts:
  1. recueillir de l’information en vue de définir le problème, d’identifier les issues possibles et de suggérer des moyens pour les atteindre.

En plus le thérapeute doit évaluer le niveau d’anxiété, le fonctionnement du  Moi, les changements affectifs et les symptômes actuels. Il doit aussi explorer les conditions de vie et de travail, les relations interpersonnelles et les situations sociales de l’individu.

  1. établir une relation de confiance.

Le client doit sentir qu’une aide lui sera apportée, ce qui fait naître l’espoir et ainsi diminuer l’anxiété.

  1. fournir de l’aide pendant l’entrevue initiale.

le thérapeute peut clarifier le problème, exprimer des sentiments ou, quand c’est indiqué, donner une médiation pour soulager la détresse.

son POINT D’ATTENTION est l’événement précipitant.

L’entrevue d’évalutation peut commencer par cette question:

  • Qu’est-ce qui vous amène à demader de l’aide maintenant?

La réponse donne des indications sur l’anxiété du genre épuisement, nervosité, insomnie, inappétence etc. le thérapeute enchaîne alors sur ces symptômes en demandant:
  • Quand cela a-t-il commencé?
  • Avez-vous une idée de ce qui peut les causer?

Des réactions à l’événement, nous passons à l’identification de l’événement lui-même:

  • Est-ce que le client peut identifier lui-même son problème?
  • Est-ce que sa définition du problème tient compte de la réalité? Si non, quelles en sont les distorsions?
  • Est-ce que le problème implique seulement le client? Si d’autres personnes sont impliquées, qui sont-elles?
  • Qelle est la nature de leur implication?
  • Comment le client voit-il que le problème affecte sa vie présente et future?


Le thérapeute clarifie la relation qui existe entre les symptômes et l’événement, ce qui a pour effet de diminuer les sentiments d’accablement et d’inadéquacité.
Le problème étant clairement identifié, le thérapete dirige son attention sur les mécanismes d’adaptation:

  • Quels mécanismes d’adaptation a-t-il utilisés? Quels sont les résulats?
  • Quelles sont les zones de sa vie quotidienne qui ont été affectées? jusqu’à quel point?
  • Y a-t-il d’autres personnes touchées? À quel degré?


Des informations concernant le passé peuvent être recherchées afin d’avoir une image plus précise des mécanismes d’adaptation:

  • Quels autres mécanismes a-t-il utlisés pour réduire sa tension?
  • A-t-il déjà vécu une expérience semblable?  Si oui, qu’a-t-il fait pour la résoudre?


Il n’est pas question d’appliquer automatiquement les mêmes solutions; cependant elles doivent être considérées et les résultats doivent être anticipés.

Vient le temps d’explorer les relations interpersonnelles du client en vue de déterminer le degré d’isolement.  La famille, les amis peuvent fournir du support.  Si ces ressources ne sont pas disponibles, le thérapeute s’offre en tant que soutien temporaire.

INTERVENTION

À la fin de l’entrevue initiale, le thérapeute doit avoir suffisamment d’informations pour décider d’un plan d’action relié à l’individu et à son problème.  Ce plan d’action doit être mis à l’épreuve, évalué puis modifié si besoin.