jeudi 30 octobre 2008

Les Vèvè dans le Panthéon Vodouique au Compte-goutte 6e

Damballah et Aida Wedo

Il s’agit de Damballah Wedo, il est nécessaire de placer un œuf sur de la farine. Cette nourriture environnée d’un vèvè aux serpents dessinés sont avec le même aliment, soit avec de la cendre, de l’écorce ou du marc de café, oblige le possédé à venir de quel lieu que ce soit, rempant sur le sol ou suspendu aux branches d’un arbre de voisinage.

Figure une « voix » au-dessus de tous les autres loas, ou esprits (dits encore ‘mystère’) du vodou haïtien. Les corps des fidèles montés par Damballah épousent tous les comportements, y compris les sifflement de la couleuvre.

Aida Wedo, n’est pas « l’épouse » de Damballah, c’est plutôt sa dimension féminine. Ce vèvè réalise donc « l’articulation » vodouique du pulsionnel au signifiant. Ce dont il s’agit ici peut être saisi comme un en-deça et aussi en même temps, un au-delà de la différence sexuelle, en tant que réalité culturelle, symbolique. Damballah est à la fois Aida, qui, elle, peut devenir Damballah.

ERZULIE FREDA DAHOMEY

Nous avons là, l’un des vèvè par le tracé duquel la présence. D’Erzulie est provoquée dans une cérémonie vodouesque. Mais il s’agit alors principalement du lieu entre la position libidinale culturellement définie et contrôlée en tant que féminité, et le corps. Mais il s’agit ici du corps érogène, multiplicité innombrable et non le corps organique déjà marqué culturellement du trait masculin ou féminin. Erzulie, dite « voix » de l’amour, est donc la figure même du pulsionnel erroné célibataire, sans bords ni centre, dépense illimitée, mort au travail dans le sursis du sens.

ERZULIE DANTOR

La figure de l’amour se colore ici de la passion mortelle qui est son essence en quelque sorte. Le cœur traversé par le poignard d’Ogou met en branle la passion tragique et jalouse de cette adoratrice de la violence du feu.
MARASSA-DOSSOU-DOSSA Les Jumeaux

Sont fignolés les attributs caractéristiques des jumeaux : des plats environnés de volutes et de motifs entrelacés, tous symboliques. Ils sont disposés symétriquement autour du poteau-mitan.

La répétition du même c’est le surgissement de l’étrangeté dans le familier. Sous la répétition de l’un déjà perce l’illimité de l’innombrable. Pour la pratique libidinale qu’est le vodou, il faut introduire une vie possible, un sursis dans cet écoulement de la démesure. Le culte des marassa ramenant au double la répétition du même, tente cette limitation de la puissance infinie. L’enjeu est à la taille de la tyrannie que peuvent exercer les jumeaux, morts ou vivants, sur le groupe parental.

mardi 28 octobre 2008

Les Vèvè dans le Panthéon Vodouique au Compte-goutte 4e

Vèvè Vodou

Ce vèvè est, parmi d’autres, l’acte même de l’ « opération vodouique ». Il articule le passage, au-delà des limites culturelles, de l’errance libidinale, que l’écriture de l’histoire et le projet politique contraignent dans l’ordre établi.

Le vèvè est la représentation matérielle de l’esprit qui par ailleurs n’a pas besoin d’effigie puisqu’il emprunte le corps d’un mortel. Le dessin joue aussi le rôle d’une connexion entre les diverses dimensions. Il exerce un appel, sans recours à la divinité. C’est sur lui que se placent des éléments correspondant aux objets tracés.


La terre d’Haïti n’est pas seulement un espace culturel, c’est aussi la niche écologique des dieux qui animent les arbres et les plantes : Danbala, le dieu serpent du vodou se loge dans le cotonnier, Agoué dans le célebassier et Agaou dans le manguier. Les arbres et les plantes sont à la fois habitacles et médias de l’énergie divine des dieux vodou.

OGOU

C’est le souffle même de la violence guerrière. Il met en branle la démesure des multiplicités tribales, sous tous les symboles de fer ou de feu où la confrérie capte et nombre cette figure de mort qui signe l’illimité des dépenses pulsionnelles. Sous tous les éclats flamboyants irritants, angoissants de la violence, de l’agressivité, la figure d’Ogou « dit » cette mort qui travaille l’écriture et qui est la vie même de la pulsion.

Linglin- SouBassin – Sang

Un exemple de mobilisation des forces mortifères, qui traversent le groupe.

AIZAN
La feuille de palmiste est insigne royale. Elle marquerait le rapport de la Royauté à la divinité donc : la toute puissance. L’AIZAN est donc très utilisé dans les rituels sacrificiels ou incantatoires à cause de ce rapport à la puissance absolue. Le loa AIZAN donne l’accès à cette puissance. Il actualise le passage de l’homme du végétal à la divinité.
KAFOU
C’est la puissance même d’effectuer les passages. Le lien de ce loa à legba dont il dépendrait, n’est pas toujours très explicite. Mais il est la figure même, avec et après legba, d’un problème particulier au vodou haïtien : l’articulation des lieux, le passage. Il faut remarquer la similitude des vèvè entre Simbi et Kafou.

lundi 27 octobre 2008

Les Vèvè dans le Panthéon Vodouique au Compte-goutte 3e

Résumons le fait Vodou,

1) Vodou = ‘introspection dans l’inconnu’ religion secrète importée par les esclaves de Guinée et du Dahomey en Haïti et au Brésil. Les mystères (les ‘monté’) comportent deux rites principaux :
Le rada ou ‘rite royal du soleil’ (en couleuvre) et le petro qui donne les vertus magiques. Les crises frénétiques s’appellent loa : on danse de nuit au son des tambours, avec sacrifices de volailles. Pour atteindre le paradis d’Ifé’ ou ‘la ville aux camps’, l’initié doit ‘traverser la mer’, avec sacrifices d’animaux blancs (mouton, pigeon, poules). Il existe aussi des rites funèbres : maître des cimetières, le baron samedi peut ressuciter des zombis.

2) Le temps, l’espace et la mort représentés par

- Papa Legba
- Guédé Nibo
- Damballah
- Ogou
- Erzulie
- Marassa

3) La représentation du surnaturel dans le Vodou :
- Le « Nam….m »
- Le « Dan »
- Le Kanzo
- Le grand mèt ou « Bon Dié »

Le Houmfort

Renferme les « cayes-mystères » là, en ces chambres attenantes au bâtiment principal sont logés les autels des loas qui protègent le sanctuaire, se trouvent vestiaires, accessoires des dieux, et toute une prolifération de ces objets sacrés à l’intérieur même du péristyle. À l’intérieur, un mélange de formes éclairées par des coquilles emplies d’huile sur lesquelles danse une mèche allumée. Calebasses en rang d’oignon emplies de graines variées, fioles et drapeaux brodés, « pots-de-tête » contenant d’une certaine façon l’âme des hounsis enfermée après l’initiation, sabre le fer d’Ogoun, colliers, fleurs artificielles, images pieuses de Saint-Sulpice…..tout cela voisine avec des bouteilles de liqueurs ou vins divers agréables aux divinités et une crois noire sur laquelle est juché un drapeau haut-de-forme et une redingote. Il s’agit là d’un des plus importants membres de la famille des guédés. BARON, Samedi, personnalité de l’empire des morts, mélange de Mercure et de Pluton. Sur des récipients appropriés s’allongent des pierres noires ou gris foncé, douces et lisses au toucher, ces « pierres-tonnerre » ou « pierre-de-lune » trouvées dans le sol, peuvent servir à des fins médicinales.

La danse est si étroitement associée au culte du vodou, la religion populaire haïtienne, qu’un ethnologue comme Alfred Métraux a pu classer celle-ci parmi les « religions dansées ». Les hounsis (mot d’origine Fon qui signifie « Épouse du Dieux ») sont des initiées qui participent de façon active et continue aux cérémonies du vodou (ci-dessus).

Elles forment autour des prêtres ou des prêtresses (houngan ou mambo) une confrérie vouée au culte des loas ou esprits. Chaque loa a ses batteries de tambour et ses danses propres, d’origine africaine, comme le boumba, la gabienne, la calenda, le nago-grand coupo, etc. Un geste familier des femmes pendant la danse est de saisir bas de leur robe avec les deux mains et de l’élever et le baisser légèrement en mesure. Tracé sur le sol à la main avec de la farine, de la cendre, du marc de café ou de la brique pilée, le vèvè est un dessin symbolique qui représente les attributs d’un loa. Trois de ces vèvès, sculptés dans le métal, figurent ci-dessous. Le cœur sans poignard (à gauche) est l’attribut magique de la déesse Erzulie Dantor, reine de la beauté et de l’amour, protectrice des foyers et des eaux douces. La déesse Ayizan-la-Brande (au centre) doit être invoquée au début de toute cérémonie du vodou. Comme son mari, Atibon-legba, le maître haïtien des carrefours et des croisées des chemins, Ayizan veille sur les portes, les maisons, les places publiques et les marchés. Le dernier vèvè (à droite) est celui des marassa ou jumeaux, auxquels une place privilégiée est réservée dans le vodou, à côté des « mystères » les plus importants. Il existe un lien entre les marassa et la pluie. Comme les autres loas, ils appartiennent à diverses « nations » africaines : Nago Ibo, Congo, Dahomey, etc.

* à suivre *

dimanche 26 octobre 2008

Les Vèvè dans le Panthéon Vodouique au Compte-goutte 2e


Qu’est-ce donc le vodou? C’est une religion s’imbriquant à la vie quotidienne, l’imprégnant de ses grands thèmes et s’en imprégnant tour à tour. Une religion populaire, animiste, venue d’Afrique avec les premiers esclaves déportés et gardés farouchement par eux avec courage et obstination. Il en fallait pour résister à la classe dominante, à l’épuisement du labeur, au sommeil. Les dieux invoqués sont souvent des dieux lares domestiques, ce qui prouve que des membres de familles royales et des représentants de toutes les classes de la famille royale et des représentants de toutes les classes de la société dahoméenne y compris des prêtres furent déracinés, on y retrouve ainsi en terre haïtienne des loas qui ne sont plus servis en un lieu d’origine.

La prise de possession constitue la caractéristique essentielle de la cérémonie vodou. Répétons qu’au cours des chants et danses qui se déroulent sous le péristyle, l’un des assistants ou plusieurs, selon les génies invités, sera habité par l’esprit. L’être humain, le sexe importe peu, devenu loa (esprit) se transforme physiquement et moralement à l’image de ce dernier. Il est ce dernier, le corps ne servant plus que de monture – on lui témoigne de diverses façons – roulement de tambours, agitation de drapeaux – le respect qui lui est dû.

Dès lors, ravi de pouvoir s’exprimer, le loa selon son caractère danse, rit, prophètise, dévoile le passé ou l’avenir des conviés, encourage ou menace, reste insensible à certains phénomènes extérieurs telle la douleur.

Il existe (avec de nombreuses sous-divisions) trois grandes catégories de loas : les congo, les rada (du royaume d’Arada ou Dohamey) et les Petro, les loas petro, magiciens surnaturels durs et violents, peuvent aussi bien guérir qu’envoûter. On s’adresse à eux dans un cas extrême, une maladie impitoyable.

En tremblant, car ils sont exigeants, sans concession envers celui qui tente, si peu soit-il, à se dérober face aux engagements souscrits. S’ils ne sont pas vraiment méchants, les Petro ont mauvaise réputation. Les loas rada sont, par contre, de nature bienveillante. Ils ont la préséance dans les grandes cérémonies. Si le groupe Petro vient de diverses régions africaines, celui des rada arrive, lui, plus précisément du Dahomey. La guinée est leur olympe, qu’ils quittent lorsque les houngans le commandent. Certains de ces derniers qui ont de grands connaissances peuvent les rejoindre au fond des eaux. Ils rapportent alors des coquillages, témoins de leur visite.


Les loas parlent le langage (Fon) ou le créole. Rares ceux, précieux qui affectent de s’exprimer en français ou alors, tel Dambaballahwedo, le loa serpent qui oblige son choual (cheval) à se lever dans la poussière, siffle ses interrogations en dardant sa langue vers les assistants. Mais les dieux, quelque soit le nom dont on les désigne, loas, génies, démons (selon l’Église Catholique) ou esprits, sont peu différents des humains dont ils épousent les goûts. Si leurs pouvoirs sont très étendus, leurs habitudes ne se distinguent guère de ceux qui les accueillent. Ils en ont les faiblesses et les grandeurs, se moquent les uns des autres, s’évitent ou se fréquentent selon leur importance et leur échelle des valeurs.
* à suivre *

samedi 25 octobre 2008

Les Vèvè dans le Panthéon Vodouique au Compte-goutte

Avant d'expliquer les Vèvè, parlons un peu du Vodou pour mieux comprendre le processus des Vèvè.
1- Qu’est-ce que le vodou ?

Etymologiquement d’abord, le mot vient d’Afrique, de la langue dahoméenne, le fon dans laquelle vodoun signifie esprit. Il existe toujours au Dahomey une religion de même structure, avec des termes similaires et des manifestations semblables. Il est probable que dans la nuit de la déportation et de l’esclavage cet ex-royaume conquérant ait fourni cadres et prêtres au culte haïtien quelque peu modifié. Il prit bientôt forme de résistance aux colons. Réunions nocturnes « maronnages », en réaction même contre la christianisation forcée, mèneront droit à la crise révolutionnaire dont le vodou sera le sel.

Mais la pression de l’entourage ne s’en exercera pas moins sur l’esclavage. L’animisme africain, avec son dieu suprême Mawo et les puissances intermédiaires entre lui et les humains, s’enrichit du Dieu catholique, par juxtaposition, puis par interprétation. Le vodou actuel est basé sur un rituel aux phrases chrétiennes dont les significations sont souvent oubliées. Le vodou est un culte qui puise sa vigueur aux sources du temps. Certains le font dériver même de la religion hébraïque, d’autres d’Asie Mineure et de Crête- c’est une religion dansée. Au rythme des trois tambours rituels, invités par le prêtre (houngan) ou la prêtresses (mambo), apparaissent les loas (esprits). Ils viennent, en s’incarnant dans le corps des initiés ; ils les chevauchent.

La liturgie vodou ne comporte pas de rituel rigide, de dogme auxquels devraient se référer les houngans. Pas non plus la hiérarchie épiscopale ni de concile. Chaque prêtre est maître en son domaine tout en respectant la tradition. Mais la richesse du vodou est telle, la multiplication de ses fonctions religieuses et sociales si grande que certains chefs de confrérie peuvent y apporter des éléments spectaculaires de mise en scène.

2- La science théologique de houngans n’est consignée en aucun livre sacré. Elle se transmet d’âge en âge par tradition orale. La langue sacrée est le Fon en Haïti, le yomba à Cuba. Les houngans désigneraient l’âme universelle par l’invocation asiatique Nam.

Il faut plusieurs années d’études et une santé robuste pour être prêtre. Des échelons permettent d’y accéder. Une petite cour d’officiants gravite autour du responsable du houmfort (le sanctuaire). D’abord le houngue Nikon, l’aide le plus direct, il remplace son chef si ce dernier est possédé. Il lance les chants et les arrête. Cet aide peut être une femme, la reine-chanterelle. Toute les fonctions religieuses vodou sont ouvertes aux deux sexes. Le la-place, maître des cérémonies, arme d’une machette tournoyant au-dessus de sa tête ouvre les processions, salue les loas- les hounsi, après avoir passé les sévères rites d’initiation, assistent le houngan et la mambo. Les tambourinaires, très rarement « montés », accompagnent de leurs rythmes et variations le déroulement des séances.

Tout ce monde forme une sorte de grande famille qui aide et peut être aidée si besoin en est par le prêtre, lui-même en communication directe avec les génies.

* à suivre *

vendredi 24 octobre 2008

CAPSULE - La Panique

PANIQUER……..VOUS DITES?

VOYONS CE QU’EN DIT UPJOHN DANS SES RECHERCHES

*
CE QU’EST LE TROUBLE DE PANIQUE

Imaginez que vous êtes au volant, allant au travail, que vous faites la queue pour payer vos achats d’épicerie ou que vous prenez l’ascenseur. Soudain, vous avez une sensation semblable à celle que vous auriez si votre voiture tombait en panne sur une voie ferrée et qu’un train de marchandises fonçait sur vous.

Le cœur vous bat très fort, la poitrine vous fait mal, vous vous sentez étouffer. Autour de vous, tout s’embrouille, les images deviennent floues ou semblent irréelles. Vous croyez subir une crise cardiaque, mourir ou perdre contact avec la réalité.

Dans la crainte de perdre le contrôle de votre voiture, de faire une scène dans le magasin ou de commencer à hurler dans l’ascenseur, vous fuyez aussi rapidement que vous le pouvez.

Après plusieurs minutes, la sensation de panique s’atténue. Vous vous calmez et vous vous demandez ce qui vient de vous arriver.

LA CRISE DE PANIQUE

Si vous êtes de ceux qui ont vécu au moins trois de ces épisodes troublants sur une période de trois semaines, il se peut que vous soyez parmi les 2 à 5% de la population qui sont atteints d’un trouble de panique. L’épisode de terreur irrationnelle que nous venons de décrire s’appelle une crise de panique.

Bien que les crises ne ressemblent pas toujours aux situations décrites plus haut, elles ont des caractéristiques semblables. Les crises de panique diffèrent de toute autre sensation d’angoisse.

Médicalement, une crise de panique doit inclure au moins quatre des symptômes suivants : sueurs; souffle court; palpitations; malaise thoracique; instabilité; sensation d’étouffement; picotement; bouffées de chaleur ou de froid; défaillance; tremblement; sentiment d’irréalité; crainte de perdre la maîtrise de soir; de mourir ou de devenir fou. Les crises se manifestent de façon très variable suivant les personnes.

Ce que les crises de panique ont de curieux et de terrifiant, c’est qu’elles se produisent souvent dans un cadre familial ou dans une situation qui ne présente pas de danger réel. Il n’en demeure pas moins que la victime est prise de terreur, avec toutes ses manifestations physiques et psychologiques.

On a décrit les crises de panique comme un signal d’alarme déclenché par le corps sans raison valable - comme une fausse alarme. Lorsqu’un tel signal est déclenché en présence d’un danger réel, la réaction de terreur extrême peut être essentielle à la survie.


QUELLES SONT LES CAUSES DU TROUBLE DE PANIQUE?

Jusqu’à récemment, l’on croyait que la racine du trouble de panique était d’ordre strictement psychologique. De nombreux psychiatres croyaient que les crises faisaient partie d’un état d’anxiété généralisé, selon lequel la personne était angoissée presque continuellement. La crise, alors, était simplement une manifestation intensifiée de cette anxiété chronique. Selon la théorie psychanalytique traditionnelle, les crises étaient le résultat d’une anxiété accumulée, créée par des conflits inconscients, et qui, avec le temps, devait se traduire en crise.

De nos jours, les chercheurs se penchent non seulement sur le psychique mais sur tout l’organisme pour y trouver des indices permettant de débrouiller les mystères des crises de panique et du trouble de panique. Cette affection semble se rencontrer dans certaines familles, et cela viendrait appuyer la théorie selon laquelle cette condition est déclenchée par des problèmes physiques, peut-être héréditaires.

LES CONSÉQUENCES PEUVENT ÊTRE GRAVES

Quelles qu’en soient les causes, les crises de panique, l’évitement phobique et l’anxiété d’anticipation peuvent avoir des conséquences graves s’ils ne sont pas traités. Les victimes de ce trouble sont plus susceptibles de dépression que la population en général, avec les complications que cela implique. Dans leurs efforts désespérés pour réprimer les crises et sous l’effet de leur anxiété d’anticipation, certains abusent de l’alcool ou des médicaments.

Certains acquièrent une dépendance pathologique. Ils sont incapables d’envisager les situations qu’ils craignent sans la présence constante de quelqu’un. On estime qu’avec toutes ses complications, le trouble de panique coûte au Canada des millions de dollars par année en frais médicaux, prestations d’invalidité et salaires perdus. À mesure que ce trouble sera plus largement reconnu, étudié et traité, nous disposerons de données plus précises quant aux frais qu’il occasionne.

MANIFESTATION DU TROUBLE

Le trouble de panique apparaît souvent quand la victime est au début de la vingtaine. La première crise peut se produire après une période de grande tension, par exemple la perte d’un être cher par décès ou séparation, la maladie, un accident ou un accouchement. Même après que la situation de stress a disparu, les crises de panique persistent. Chez certaines personnes, aucun trauma susceptible de hâter la crise ne peut être identifié. La première crise peut se résumer à des symptômes purement physiques. La composante émotionnelle devient plus forte lors des crises suivantes.

Il peut se produire des crises de panique qui n’ont aucun lien avec le trouble de panique. Ces crises peuvent être causées par un déséquilibre hormonal ou par l’usage de drogues interdites (comma la marijuana, la cocaïne ou les amphétamines). Avant de diagnostiquer un trouble de panique, il faut d’abord exclure ces autres causes.

Il semble que les femmes soient plus susceptibles de trouble de panique que les hommes, mais on ignore dans quelle proportion. Une importante étude conduite aux États-Unis il y a plusieurs années a révélé que 4.9% des femmes et 1.8% des hommes souffraient d’agoraphobie, de panique ou d’autres phobies. Selon d’autres estimations, le ratio des femmes atteintes par rapport aux hommes serait plus près de deux pour un.

Selon de récents calculs, 1.3 million de Canadiens souffriraient de trouble de panique ou de phobies. Il est difficile d’établir des chiffres précis parce que les victimes cachent souvent leur état et que bon nombre de professionnels des soins de la santé tendent à l’ignorer.

En fait, le trouble de panique a été décrit comme l’un des grands imposteurs de la médecine parce qu’on peut facilement le confondre avec bon nombre d’autres problèmes médicaux ou psychiatriques. Ainsi, on l’a parfois confondu avec les maladies cardiaques, les problèmes respiratoires et même la schizophrénie. Les victimes consultent parfois plusieurs médecins sans résultat. Se sentant mal à l’aise et incomprises, et s’interrogeant sur leur santé mentale, certaines abandonnent tout espoir d’améliorer leur état.

ON PEUT TROUVER DE L’AIDE

Il existe maintenant des traitements innovateurs qui offrent l’espoir de soulager plus rapidement et plus efficacement les millions de personnes qui souffrent de trouble de panique. Tout traitement efficace commence par un bon diagnostic. Le simple fait d’identifier la maladie apporte un soulagement énorme à la personne qui craignait que l’on ne prenne pas son problème au sérieux. On a recours à divers types de thérapies du comportement, de médicaments ou l’association des deux.

jeudi 23 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Violence et Pauvreté Font Bon Ménage 10e)

"En chaque femme battue, il y a la honte, non plus tellement celle de son image sociale, mais la honte d'avoir été battue. Dans les violentes batailles conjugales, il n'y a pas de gagnants et encore moins de bonnes perdantes! L'amour que la femme attend la distrait de la honte et de la colère qu'elle ne montrera pas à cet homme qui, après sa brève et dérisoire victoire, s'offre à elle repentant et souvent aimant. Ainsi, l'homme violent opère quérir rapidement le pardon auprès de sa partenaire pour un acte qu'il a commis et vis à vis lequel il peut éprouver de la culpabilité. Le pardon de sa compagne lui permet souvent l'évitement du sens de responsabilité eu égard à sa violence."

mercredi 22 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Violence et Pauvreté Font Bon Ménage 9e)

"Les expressions de violence prennent la forme d'agressions psychologiques, physiques et sexuelles.
Ce mot évoque des notions comme : attaque, virulence, démesure, brutalité, contrainte, abus, hostilité, agressivité, guerre. L'idée contraire est exprimée par les mots : douceur, mesure, calme, paix. D'aucuns s'entendent pour dire que si tout homme possède un "instinct inné d'agressivité", cette agressivité peut dégénérer en violence lorsqu'il y a débordement d'émotions, de passions. Face à cette violence, nous sommes amenés à l'une ou l'autre des réactions suivantes : la fuite ou la contre attaque."

mardi 21 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Violence et Pauvreté Font Bon Ménage 8e)

Les tergiversations concernant le poids réel joué par la pauvreté dans 'l'acidification' des relations intra-familiales n'est pas sans évoquer les lenteurs à reconnaître le rôle des pluies acides dans la détérioration et le déséquilibre de l'écosystème arboricole et aquatique.
Cette résistance tient aussi à la représentation que l'on se fait de la pauvreté. Les pauvres seraient des personnes qui vivraient sous le seuil de la pauvreté depuis longtemps, qui recevraient des prestations d'assurance chômage ou de bien-être social durant de longues années et qui partageraient de génération en génération des valeurs culturelles et sociales qui en feraient un sous-groupe à part. Or, les études viennent complètement bouleverser cette représentation. On estime à cinq pourcent à peine les familles qui correspondent à cette image d'une pauvreté chronique, presque apprise et enfermée dans un cercle de transmission intergénérationnelle. Les personnes pauvres, qui représentent grosso modo le quart de la population totale d'une métropole comme Montréal, le deviennent en grande majorité lorsqu'il y a rupture familiale, ajout d'un membre, ou perte d'un emploi.
Ces situations se redressent après quelques mois pour les uns ou plus longtemps pour d'autres dépendant de leur succès à se retrouver un emploi ou à s'accaparer un travail plus rémunérateur. Le groupe des personnes pauvres est un groupe mouvant, beaucoup plus hétérogène que prétendu; sur dix personnes pauvres cette année, trois ou quatre de ces personnes le seront encore l'an prochain. Les autres s'en seront sorties et seront remplacées par de nouvelles familles.

lundi 20 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Violence et Pauvreté Font Bon Ménage 7e)

"En refusant de reconnaître ou en ignorant cette relation entre la misère économique et la misère dans les relations entre les membres des familles ou a cru longtemps, et souvent en toute bonne foi, protéger la réputation de ces personnes. Toutefois, ce faisant, on obtient exactement l'effet inverse. Ne pas vouloir divulguer cette réalité de crainte d'accabler les familles pauvres, c'est implicitement donner crédit à ceux qui mettent le blâme sur les familles plutôt que la situation très éprouvante dans laquelle elles se retrouvent. On est en fait alors confiné à développer des programmes qui s'attaquent aux prétendus déficits ou faiblesses de ces familles."

dimanche 19 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Violence et Pauvreté Font Bon Ménage 6e)

"En reconnaissant ce lien, ce ne sont pas les familles pauvres que l'on interpelle; c'est plutôt la situation qui leur est faite qui est mise en cause. Se cacher cette partie de la réalité nous éloigne d'interventions socio-économiques nécessaires à la prévention de la violence familiale. La résistance à reconnaître l'impact négatif de la pauvreté sur la qualité des relations entre les membres de la famille permet ou conduit l'ensemble de la société à retarder le moment où elle devra prendre des décisions majeures concernant la prévention des incidents de violence intra-familiale, car, il faut bien le constater et mesurer le formidable effort de changement que cela implique; si une cause importante de la détérioration des relations familiales est d'ordre économique, c'est aussi à ce niveau que doit porter l'intervention préventive."

samedi 18 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Violence et Pauvreté Font Bon Ménage 5e)

"La pauvreté engendre des problèmes au niveau des ressources personnelles, des ressources sociales et des ressources familiales elles-mêmes. Parce que la pauvreté ne dure pas longtemps pour certaines familles, ou parce qu'elles ont en réserve des ressources financières, personnelles sociales ou familiales qui leur permettent de mieux résister au stress de la pauvreté, certaines familles s'en tirent mieux que d'autres. Mais cela ne devrait pas nous faire oublier que le risque de discorde ou de violence n'en demeure pas moins plus élevé pour les familles placées en situation de pauvreté. Les données sont impitoyables: comme dans le cas des courbes dangereuses, il nous est possible, à partir du taux de familles pauvres dans les voisinages, de prédire avec énormément d'exactitude là où l'on trouvera le plus d'accidents intra-familiaux durant les six prochains mois."

jeudi 16 octobre 2008

CAPSULE - SCHIZOPHRÉNIE ET HALLUCINATIONS

Explication

Les hallucinations peuvent être psychique, réduites à des voix intérieures, à une transmission de pensées ou d’ordres. Le patient peut évoquer ses troubles dans un récit entremêlé d’images symboliques : « ce sont des ordres qui me traversent et déposent des paroles dans le cerveau… On me parle avec des paroles qui sont des coups de fusil ».
Les hallucinations psychosensorielles, cinesthésiques sont aussi très fréquentes.

Hallucinations cinesthésiques :
Hallucination de la sensibilité générale et interne, syndrome de dépersonnalisation (transformation corporelle, électrisation) possession diabolique ou zoopathique du corps. Partielle, sensibilité viscérale, sensation d’orgasme, de viol direct ou à distance.

Hallucinations tactiles :
Sensibilité cutanée; brûlure, sensation de mouvement, de froid, d’humidité.

Hallucinations olfactives ou gustatives :
Mauvaises odeurs ou étrangeté, ces odeurs ou saveurs peuvent provenir de l’intérieur ou de l’extérieur du corps malade. Seulement associées aux hallucinations cinesthésiques et particulièrement aux hallucinations génitales.

Hallucinations motrices ou kinesthésiques :
Sensibilité musculaire, l’impression qu’une partie ou tout son corps exerce des mouvements saugrenus.

Processus des hallucinations :
- Stress d’où anxiété
- Rêverie pour être soulagé de son anxiété, il évite la réalité; personnes, activités…
- Perte graduelle du contrôle de sa conscience, agit de façon inappropriée : se parle en présence d’autres personnes
- Honte de son comportement, anxiété augmentée, recommence le même processus; rêverie…
- Retrait de la réalité pour éviter la honte, si intervention de la famille ou autre, l’anxiété augmente à la suite de la honte qu’il éprouve de ses comportements inappropriés
- Panique, terreur, ce phénomène est vécu comme vrai par le patient
- Acceptation des hallucinations comme faisant partie de sa vie. Elles deviennent des mécanismes pour soulager son anxiété.

Voilà qu’à la source des hallucinations auditives et visuelles chez les schizophrènes, des chercheurs identifient les circuits hallucinogènes.

Une étude récente a permis d’identifier les circuits cérébraux qui semblent responsables des hallucinations auditives et visuelles chez les schizophrènes, découverte qui pourrait permettre aux scientifiques de mettre au point de meilleurs traitements contre cette affliction.

Les chercheurs ont étudié le comportement de six schizophrènes : cinq d’entre eux entendaient des voix tandis que le sixième souffraient d’hallucinations visuelles autant qu’auditives. Ces patients ont été branchés à un scanographe cérébral avec instruction d’activer un bouton lorsqu’ils entendaient des voix.

Utilisant de nouvelles techniques de scanographie cérébrale et d’analyse des résultats obtenus, les chercheurs ont découvert que, durant les hallucinations, certaines zones profondes du cerveau ainsi que d’autres situées en surface, étaient activées.

Or, les régions profondes du cerveau servent généralement de zones de rencontre pour les pensées, les émotions et les perceptions, ce qui permet aux expériences actuelles et passées d’une personne d’être comparées et associées à ses réactions émotives. Les zones de surface, sur les côtés et l’arrière du cerveau digèrent normalement l’information propre à l’ouïe et à la vision.

Lorsque le réseau des zones profondes et de surface sont simultanément activées, « le cerveau crée sa propre réalité et y croit », explique le Docteur David Silbersweig, neurologue et psychiatre de l’hôpital Cornell de New York.

Or, les chercheurs croient que les zones particulières activées en surface du cerveau déterminent ce que les patients entendent ou voient dans leurs hallucinations.

Lorsque des personnes bien portantes entendent des voix réelles, on discerne une activité semblable à la surface de leur cerveau, moins un nombre inférieur des zones profondes sont activées, ajoute le docteur Silbersweig.

Circuits hallucinogènes

Ces travaux permettent de réduire le nombre de zones à investiguer dans le cerveau pour identifier les circuits hallucinogènes, si bien que les scientifiques pourraient éventuellement mettre au point des méthodes susceptibles de supprimer les hallucinations.

Le docteur Emily Stern, collègue du docteur Silbersweig, et plusieurs autres chercheurs britanniques ont fait part de leurs découvertes dans la dernière livraison du journal scientifique Nature. Ils ont d’ailleurs réalisé leur étude en Grande-Bretagne.

Le docteur Michael Flaum, directeur-adjoint de Centre de recherche en santé mentale de l’Université de L’Iowa, estime que cette « étude est empreinte de crédibilité » en ce qu’elle propose une hypothèse valable du processus cérébral des hallucinations chez les schizophrènes.

Les hallucinations auditives sont les plus fréquentes chez les schizophrènes. Les messages blasphématoires ou menaçants sont particulièrement fréquents.

Cinq des six patients étudiés entendaient des voix presque constamment, même s’ils étaient sous médication. « Dès qu’ils étaient détendus et calmes, les voix apparaissaient », explique le docteur Silbersweig.

Le patient qui souffrait également d’hallucinations visuelles avait 23 ans et n’était pas sous médication. Il voyait surtout des têtes sans corps roulant par terre et lui lançant des ordres divers.

mercredi 15 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Violence et Pauvreté Font Bon Ménage 4e)

"La pauvreté c'est comme une courbe réputée dangereuse sur une route nationale, disait l'autre. Bien que les automobilistes soient avertis par des poteaux indicateurs de la difficulté de la courbe, bon an mal an, on rapporte un nombre plus élevé d'accidents mortels sur ce segment de la route que n'importe où ailleurs. Tous les automobilistes ne s'y cassent pas la figure."

mardi 14 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Violence et Pauvreté Font Bon Ménage 3e)

"Les mécanismes qui font de la pauvreté un élément de risque dans le genèse de la violence sont peu ou mal connus. On affirme le lien, mais on tente rarement d'en expliquer les processus. L'état de la recherche nous permet cependant d'avancer avec plus de fermeté des hypothèses explicatives aptes à mieux nous faire saisir la dynamique engendrée par la pauvreté dans certaines familles."

lundi 13 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Violence et Pauvreté Font Bon Ménage 2e)

"Une autre raison explique le scepticisme de plusieurs à vouloir attribuer à la pauvreté économique un poids important dans l'explication de la violence familiale. Même si la relation est forte, elle n'est pas pour autant comprise, ni exclusive, après tout, la très vaste majorité des familles pauvres ne présentent pas de violence."

dimanche 12 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Violence et Pauvreté Font Bon Ménage 1er)

"Cette constatation nous suggère que le stress engendré par la pauvreté pourrait être épargné à un nombre important de familles si les politiques économiques de notre société visaient à empêcher les familles de tomber sous la barre critique d'un revenu insuffisant durant certaines périodes de transition."

samedi 11 octobre 2008

DOSSIER - VIOLENCE DANS LA RELATION DE COUPLE

On se demande pourquoi un homme, reste-il avec sa femme tout en la brutalisant et en l’humiliant ? La théorie de l’apprentissage social avance que cette violence est apprise et renforcée par ses conséquences sociales. Sonkin et coll. (1985) expliquent, d’après leur travail clinique, que les hommes violents continuent à battre leur femme parce que ce moyen leur paraît efficace pour rester maîtres de la situation et que cette brutalité sert d’exutoire à leurs sentiments de frustration (Walker, 1985). Bien sûr, il faut situer ces explications dans le contexte des rapports sociaux entre hommes et femmes.

Selon Walker (1985), l’interaction entre la socialisation à des rôles sexuels stéréotypées et l’apprentissage d’un comportement agressif peut expliquer pourquoi certains hommes témoins de violence dans leur enfance ne sont pas violents, tandis que d’autres qui n’ont pas subi de violence dans leur enfance l’exercent plus tard contre leur femme et leurs enfants. Une expérience contrôlée de l’utilisation de différentes stratégies par la police a démontré que l’arrestation et l’incarcération de l’homme violent (arrestation removal advice) ont un effet marqué sur le taux de récidive (Sherman et Benk, 1984). S’il y a des désavantages à la criminalisation de la violence conjugale, on y voit toutefois l’avantage d’enlever aux femmes le fardeau de prendre toute la responsabilité de mettre fin à la situation. De plus, la criminalisation met en évidence la responsabilité de l’État dans la protection des personnes. Selon Walker, une fois que le système judiciaire a accepté de punir les hommes pour leur comportement violent, on observe une réduction notable de la stigmatisation des femmes battues.

Les personnalités violentes se recrutent dans toutes les catégories sociales : « la violence concerne tous les milieux sociaux, ce qui change, c’est l’épaisseur des murs » constate une sociologue. Ces personnalités dangereuses existent dans les deux sexes mais dans de bien moindres proportions chez les femmes : 10% des victimes de violences sont des hommes… sans doute (c’est une première explication) parce que les réactions à la dépression varient d’un sexe à l’autre. En général, les hommes agressent, les femmes dépriment ou s’autodétruisent. Sans parler évidemment de la force physique inégale.

LA SPIRALE DE LA VIOLENCE

Intrinsèque, l’agressivité est palpable dès le début de la relation mais elle met du temps à devenir physique. Elle est d’abord psychologique et modeste, une exigence par-ci, une remarque par-là, le tout sur fond d’amour et de tendresse car, souvent, les hommes violents aiment « leur princesse ». Ils l’adorent, la défient, l’ont dans la peau, ils ne peuvent pas vivre sans elle. Ô Paradoxe!

La violence est une forme de spirale infernale dans laquelle la relation s’enfonce progressivement. Certains hommes ne se mettent à frapper qu’après deux, cinq, voire dix ans de mariage… « Pour partir à la première claque et prévoir ce qui va leur arriver, il faudrait que les femmes soient visionnaires », constate Maité Albagly. Il faudrait que les femmes aient la prescience du drame à venir, un drame qui se déroule généralement en trois phases souvent décrites par les psychologues. La violence a toujours existé dans la relation mais au début, elles n’ont pas voulu la voir. Très vite aussi, elles se sont crues coupables de ne pas être une bonne épouse, puis une bonne mère. Ne se sentent pas à la hauteur, elles ont intégré les causes de cette violence comme si elles étaient les coupables.

Les personnalités violentes s’accrochent aux soi-disant faiblesses que les femmes se reprochent. Ce sont ces armes là, celle qu’elles se sont elles mêmes fabriquées en elles se prenant pour des « nulles », qu’ils brandissent pour les rabaisser, les enfoncer et se donner l’illusion de leur propre supériorité.

La deuxième phase commence au moment où l’homme dépasse les limites tacites où les deux se sont fixées. Les femmes violentées veulent croire, elles aussi, qu’il existe une « bonne manière de prendre » un homme violent. Secrètement, elles s’accusent d’être responsables et parfois d’avoir provoqué en ne disant pas ou en ne faisant pas ce qu’il aurait fallu (et même si elles le provoquaient, cela justifierait-il une épaule démise, un œil au beurre noir, une brûlure de cigarettes sur la cuisse?).

Or, dans la majorité des cas, les faits et gestes de la victime sont hors de cause. La violence répond à des pulsions autonomes qui n’ont rien à voir avec la réalité. C’est après coup que bourreaux et victimes cherchent des « raisons », car donner un sens à ces actes (commis ou subis) est toujours plus rassurant qu’une confrontation insensée avec des forces inconscientes et obscures qu’on ne s’explique pas…C’est à S. Freud que nous devons la découverte de l’inconscient dans le psychisme humain, comme lieu où se logent les pulsions. Toute sa vie Freud a élaboré une théorie duelle des pulsions, en démontrant à la fois les tendances opposées et ses complémentaires des pulsions d’agressivité et des pulsions libidinales dans sa première théorie, ,il oppose aux pulsions sexuelles (libidinales) les pulsions d’auto-conservation (pulsions du Moi), les pulsions agressives sont vues comme originant dans le Moi et ayant un but défensif soit de luttes contre les menaces faites à l’intégrité du sujet. Dans la seconde théorie des pulsions (1920), Freud oppose cette fois, les pulsions de vie (éros) aux pulsions de mort (thanatos). Les pulsions de vie regroupent maintenant non seulement les pulsions sexuelles mais ce qui avait été identifié comme pulsions d’auto-conservation (pulsions du Moi libido narcissique) les pulsions de mort apparaissant dans la théorie de Freud avec la nécessité de reconnaître l’existence du masochisme primaire.

Ainsi, il n’existe pas de compagne (ou de compagnon) sur mesure pour des personnalités violentes. Elles sont mues par des pulsions irrépressibles qui les poussent à hurler, à cogner sans avoir besoin de contexte ou de prétexte.

Les hommes violents les plus dangereux sont sujets à des violences cycliques. Ils alternent brutalités et remords et ils ont deux visages, l’un est social et charmant, l’autre est terrifiant et réservée à la vie privée. Certaines femmes ont affaire à des hommes enragés dont la violence cyclique s’accumule comme l’eau derrière un barrage qui finit par céder. Ce sont par ailleurs d’excellents pères de famille, de bons collègues, de bons amis… Seule leur femme est victime de ces actes de fureur subite. Il faut qu’ils la contrôlent, la rabaissent, l’humilient. Sur fond de dénigrement, ces accès de rage subits s’expliqueraient par un fantasme d’abandon que ces hommes rumineraient dans leur coin.

Le problème des hommes violents est la distance affective, observe Donald Dutton. Dès qu’ils se trouvent dans une situation d’intimité; s’élève en eux la crainte d’être abandonnés qui le dispute à la crainte d’être engloutis. L’homme violent cherche à contrôler sa partenaire qu’il perçoit à la fois comme essentielle et répugnante.

Notre centre peut aider ces hommes à repérer les cycles de violence et à en reconnaître les signes avant-coureurs (c’est un minimum) afin d’apprendre à la contrôler. « Mais sans un remaniement complet de leur personnalité, grâce à une thérapie longue qui réduira les tensions psychiques à l’origine de ce symptôme qu’est la violence.

vendredi 10 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Complexe d'Amour 32e)

"F. Benoît et co. notent dans le vocabulaire actuel sur le couple un rapprochement entre rapports amoureux et rapports marchands.
Aujourd'hui, on déclare 'investir dans une relation'; 'se caser, c'est un placement'; 'se fiancer, c'est se financer'; 'on fait des ententes avec son partenaire, on passe un marché mais il arrive que celui-ci ne soit plus rentable'; c'est alors qu'on parle d'échec et même de la 'faillite de la relation'."
- (SIC)

jeudi 9 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Complexe d'Amour 31e)

"On peut se dire en amour même si le couple va très mal. La notion d'amour est très abstraite. Des femmes battues vont dire 'je l'aime quand même'..."
- (SIC)

mercredi 8 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Complexe d'Amour 30e)

"En somme, l'amour ne révolutionne guère la structure sociale, parce qu'il est lui-même structuré par des contraintes invisibles. Le jeu ségrégatif de la sociabilité, la distribution sociale des goûts et des préférences, la structure inégalitaire des rapports entre hommes et femmes orientent avec fermeté les choix conjugaux, aussi spontanés et romanesques qu'ils paraissent."
- (SIC)

mardi 7 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Complexe d'Amour 29e)

"L'amour n'est-il qu'une chimère? N'est-il que le résultat d'un calcul intéressé? Rien ne permet de penser que ceux qui disent s'être mis à vivre ensemble par amour n'éprouvent pas ce sentiment. Mais il serait erroné de limiter le sentiment amoureux à des préférences inexplicables ou à des besoins mystérieux se développant hors de toute inscription sociale. Le lien qui se forme entre deux personnes lors d'une rencontre amoureuse a un contenu social."
- (SIC)

lundi 6 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Complexe d'Amour 28e)

"La question de l'amour revient à cette possession réciproque: posséder ce qui nous possède. Nous sommes des individus produits par des processus qui nous ont précédés: Nous sommes possédés par des choses qui nous dépassent, et qui iront au-delà de nous mais , d'une certaine façon, nous sommes capables de les posséder. Nous ne les utilisons pas pour nous égoïstement mais pour constituer la trame et l'expérience même de la vie. La recherche de l'amour est, selon la formule de Rimbaud, la recherche d'une vérité qui soit à la fois dans une âme et dans un corps."
- (SIC)

dimanche 5 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Complexe d'Amour 27e)

"À ce moment-là, nous avons projeté sur autrui ce besoin d'amour, nous l'avons fixé, durci, et nous ignorons l'autre qui est devenu notre image, notre totem. Nous l'ignorons en croyant l'adorer. C'est là, effectivement, une des tragédies de l'amour. L'incompréhension de soi et de l'autre. Mais la beauté de l'amour, c'est l'interprétation de la vérité de l'autre en soi, de celle de soi en l'autre, c'est de trouver sa vérité à travers l'altérité."
- (SIC)

samedi 4 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Complexe d'Amour 26e)

"L'authenticité de l'amour, ce n'est pas seulement de projeter notre vérité sur l'autre et finalement ne voir l'autre que selon nos yeux, c'est de nous laisser contaminer par la vérité de l'autre. Il ne faut pas être comme ces croyants qui trouvent ce qu'ils cherchent parce qu'ils ont projeté la réponse qu'ils attendaient. Et c'est ça, aussi, la tragédie: nous portons en nous un tel besoin d'amour que parfois une rencontre au bon moment ou peut-être au mauvais moment déclenche le processus du foudroiement, de la fascination."
- (SIC)

vendredi 3 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Complexe d'Amour 25e)

"C'est pour ça que l'amour est peut-être notre plus vraie religion et en même temps notre plus vraie maladie mentale. Nous oscillons entre ces deux pôles aussi réels l'un que l'autre. Mais dans cette vérité, ce qu'il y a d'extraordinaire. C'est que notre vérité personnelle est révélée et apportée par l'autre. En même temps, nous voyons et nous découvrons la vérité de l'autre dans l'amour."
- (SIC)

jeudi 2 octobre 2008

SAVOIR GÉRER SON STRESS QUAND ON EST TRAVAILLEUR AUTONOME


« J’ai perdu le sens de l’humour, depuis que j’ai le sens des affaires. » - Luc Plamondon, Le Blues du Business Man (Starmania)

J’ai lu sous la plume de G. St-Pierre qui citait un ancien directeur de l’institut d’entrepreneuriat de la faculté de l’administration de l’université de Sherbrooke.

LE TRAVAILLEUR AUTONOME

Certains travailleurs autonomes ayant déjà évolué sur le marché du travail au sein d’une entreprise affirment parfois éprouver un plus grand stress depuis qu’ils sont à leur compte.

Qu’en est-il vraiment? S’agit-il d’une simple question de tempérament? Est-il possible pour un travailleur indépendant de gérer son niveau de stress afin de préserver sa santé, sa qualité de vie et sa productivité au travail?

Tout d’abord, précisions qu’il serait faux de généraliser en affirmant qu’une personne à son compte est automatiquement plus stressée qu’un employé en entreprise. Nous vivons dans une société où le stress prend de plus en plus de place et chaque individu peut, pour différentes raisons, être exposé à des périodes de stress plus intense. Cela dit, il est vrai que le statut et la nature des tâches que doit effectuer un travailleur autonome le prédisposent à être davantage affecté par le stress que la moyenne de la population. Voyons pourquoi.
Sources plus nombreuses

Tout d’abord, un travailleur autonome peut être exposé à un niveau de stress plus élevé en raison de la multiplicité des tâches et responsabilités qu’il doit assumer seul. En effet, à cause de son statut de travailleur indépendant, le travailleur autonome ne peut compter que sur lui-même pour résoudre les problèmes et relever les défis de sa micro-entreprise. Il doit donc savoir composer à la fois avec les sources de stress normalement reliées à la production (respect des échéances, travail sous pression, etc.) et avec celles inhérentes à la gestion d’une entreprise (planification de la production, gestion financière, amélioration du chiffre d’affaires, etc.).

Deuxièmement, les travailleurs autonomes et les employés vivent différemment le stress relié à leur travail. Puisque, le travailleur autonome perçoit son entreprise comme un prolongement de lui-même, il est souvent plus fortement affecté par ses succès et ses échecs. Cette « intensité professionnelle » qui caractérise les entrepreneurs peut se révéler particulièrement néfaste lorsqu’elle agit comme un catalyseur en amplifiant le niveau de stress d’un travailleur autonome face aux difficultés que peut rencontrer sa micro-entreprise.
Comment gérer son stress

Que peut faire un travailleur autonome pour gérer son niveau de stress?

Premièrement, il faut savoir investir dans sa vie professionnelle tout en se gardant du temps pour sa vie privée. Dans le contexte concurrentiel actuel, il est facile – mais dangereux – de s’investir corps et âme dans son travail. À long terme, cette pratique comporte des dangers réels pour la santé. Il faut donc être capable de « décrocher » et de profiter de moments de détente en famille ou entre amis. Conserver un équilibre sain entre ses vies professionnelle et personnelle est un gage de succès en affaires. Un aspect à ne pas négliger.

Il est également préférable d’éviter de laisser le désordre s’accumuler pour toutes sortes de raisons. En affaires, il y a toujours des tâches que l’on n’aime pas effectuer. Pourtant, le fait de les repousser constamment ne fera que contribuer à vous rendre plus nerveux. Un stress d’autant plus dommageable qu’il est facilement évitable.

Gérer ses finances personnelles avec intelligence. Le cordonnier est souvent mal chaussé et l’on constate que certaines personnes « sérieuses » en affaires deviennent « immatures » lorsqu’il est question de leurs finances personnelles. Il arrive souvent qu’un individu qui vient de se lancer en affaires brasse des sommes d’argent relativement importantes et qu’il vive une certaine euphorie…qui le porte à dépenser plus qu’il ne le devrait. Bref, ce n’est pas « l’argent qui rentre » qui compte, mais plutôt celui qui reste.
Rationaliser les crises

Toute entreprise, aussi petite soit-elle, traversera un jour ou l’autre au moins une crise importante. Qu’il s’agisse d’une crise de liquidités, d’une crise de croissance ou de toute autre forme de problème, l’important est alors de contrôler son niveau de stress et d’évaluer froidement les options envisageables.

En temps de crise, le simple fait d’analyser logiquement les solutions possibles contribue habituellement à faire diminuer le niveau de stress, en nous rassurant sur les différentes avenues qui s’offrent à nous.

Enfin, comme il est presque impossible d’éviter complètement le stress, il faut essayer d’en tirer parti plutôt que d’en être la victime. Ainsi on essaiera de profiter des sources de stress positif comme le défi des affaires, le goût du risque ou la joie d’en mener large. Parallèlement, on tentera de minimiser l’importance des sources de stress négatif comme la fatigue après une longue journée de travail, l’erreur qui a été commise ou la dépendance envers les clients, autant d’éléments qui rendent les gestionnaires nerveux.

Patrick le geron dirait que le stress n’est pas une fatalité. Nous ne sommes pas éternellement condamnés à en subir les effets négatifs. Les solutions sont collectives et individuelles. Collectives d’abord, parce que les entreprises sont directement concernées par le stress même si certaines en nient l’existence ou détournent le problème en décretant que c’est une affaire individuelle, qui se règle (chez le psy); en valorisant les personnes, en agissant sur leur environnement et en repensant l’organisation du travail, les entreprises réduiront les effets toxiques du stress. Mais chacun de nous possède aussi, en lui, la capacité de lutter contre le stress comme le marin ne peut agir sur les vagues qui soulèvent le navire, nous ne pouvons pas, individuellement, maîtriser la masse des stresseurs intervenant dans le monde du travail.

En revanche, nous pouvons apprendre à contrôler nos réactions physiques et psychologiques, tout comme le marin sait naviguer sur la mère agitée sans chavirer.

mercredi 1 octobre 2008

Pensée d'Aujourd'hui (Complexe d'Amour 24e)

"Mais rien n'est plus pauvre qu'une vérité sans sentiment de vérité. Nous constatons la vérité que deux et deux font quatre, nous constatons la vérité que cette table est une table, et non pas une chaise, mais nous n'avons pas le sentiment de la vérité de cette proposition. Nous en savons seulement l'intellection. Or, il est certain que, sans sentiment de vérité, il n'est pas de vérité vécue. Mais justement, ce qui est la source de la plus grande vérité est en même temps la source de la plus grave erreur."
- (SIC)