vendredi 24 octobre 2008

CAPSULE - La Panique

PANIQUER……..VOUS DITES?

VOYONS CE QU’EN DIT UPJOHN DANS SES RECHERCHES

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CE QU’EST LE TROUBLE DE PANIQUE

Imaginez que vous êtes au volant, allant au travail, que vous faites la queue pour payer vos achats d’épicerie ou que vous prenez l’ascenseur. Soudain, vous avez une sensation semblable à celle que vous auriez si votre voiture tombait en panne sur une voie ferrée et qu’un train de marchandises fonçait sur vous.

Le cœur vous bat très fort, la poitrine vous fait mal, vous vous sentez étouffer. Autour de vous, tout s’embrouille, les images deviennent floues ou semblent irréelles. Vous croyez subir une crise cardiaque, mourir ou perdre contact avec la réalité.

Dans la crainte de perdre le contrôle de votre voiture, de faire une scène dans le magasin ou de commencer à hurler dans l’ascenseur, vous fuyez aussi rapidement que vous le pouvez.

Après plusieurs minutes, la sensation de panique s’atténue. Vous vous calmez et vous vous demandez ce qui vient de vous arriver.

LA CRISE DE PANIQUE

Si vous êtes de ceux qui ont vécu au moins trois de ces épisodes troublants sur une période de trois semaines, il se peut que vous soyez parmi les 2 à 5% de la population qui sont atteints d’un trouble de panique. L’épisode de terreur irrationnelle que nous venons de décrire s’appelle une crise de panique.

Bien que les crises ne ressemblent pas toujours aux situations décrites plus haut, elles ont des caractéristiques semblables. Les crises de panique diffèrent de toute autre sensation d’angoisse.

Médicalement, une crise de panique doit inclure au moins quatre des symptômes suivants : sueurs; souffle court; palpitations; malaise thoracique; instabilité; sensation d’étouffement; picotement; bouffées de chaleur ou de froid; défaillance; tremblement; sentiment d’irréalité; crainte de perdre la maîtrise de soir; de mourir ou de devenir fou. Les crises se manifestent de façon très variable suivant les personnes.

Ce que les crises de panique ont de curieux et de terrifiant, c’est qu’elles se produisent souvent dans un cadre familial ou dans une situation qui ne présente pas de danger réel. Il n’en demeure pas moins que la victime est prise de terreur, avec toutes ses manifestations physiques et psychologiques.

On a décrit les crises de panique comme un signal d’alarme déclenché par le corps sans raison valable - comme une fausse alarme. Lorsqu’un tel signal est déclenché en présence d’un danger réel, la réaction de terreur extrême peut être essentielle à la survie.


QUELLES SONT LES CAUSES DU TROUBLE DE PANIQUE?

Jusqu’à récemment, l’on croyait que la racine du trouble de panique était d’ordre strictement psychologique. De nombreux psychiatres croyaient que les crises faisaient partie d’un état d’anxiété généralisé, selon lequel la personne était angoissée presque continuellement. La crise, alors, était simplement une manifestation intensifiée de cette anxiété chronique. Selon la théorie psychanalytique traditionnelle, les crises étaient le résultat d’une anxiété accumulée, créée par des conflits inconscients, et qui, avec le temps, devait se traduire en crise.

De nos jours, les chercheurs se penchent non seulement sur le psychique mais sur tout l’organisme pour y trouver des indices permettant de débrouiller les mystères des crises de panique et du trouble de panique. Cette affection semble se rencontrer dans certaines familles, et cela viendrait appuyer la théorie selon laquelle cette condition est déclenchée par des problèmes physiques, peut-être héréditaires.

LES CONSÉQUENCES PEUVENT ÊTRE GRAVES

Quelles qu’en soient les causes, les crises de panique, l’évitement phobique et l’anxiété d’anticipation peuvent avoir des conséquences graves s’ils ne sont pas traités. Les victimes de ce trouble sont plus susceptibles de dépression que la population en général, avec les complications que cela implique. Dans leurs efforts désespérés pour réprimer les crises et sous l’effet de leur anxiété d’anticipation, certains abusent de l’alcool ou des médicaments.

Certains acquièrent une dépendance pathologique. Ils sont incapables d’envisager les situations qu’ils craignent sans la présence constante de quelqu’un. On estime qu’avec toutes ses complications, le trouble de panique coûte au Canada des millions de dollars par année en frais médicaux, prestations d’invalidité et salaires perdus. À mesure que ce trouble sera plus largement reconnu, étudié et traité, nous disposerons de données plus précises quant aux frais qu’il occasionne.

MANIFESTATION DU TROUBLE

Le trouble de panique apparaît souvent quand la victime est au début de la vingtaine. La première crise peut se produire après une période de grande tension, par exemple la perte d’un être cher par décès ou séparation, la maladie, un accident ou un accouchement. Même après que la situation de stress a disparu, les crises de panique persistent. Chez certaines personnes, aucun trauma susceptible de hâter la crise ne peut être identifié. La première crise peut se résumer à des symptômes purement physiques. La composante émotionnelle devient plus forte lors des crises suivantes.

Il peut se produire des crises de panique qui n’ont aucun lien avec le trouble de panique. Ces crises peuvent être causées par un déséquilibre hormonal ou par l’usage de drogues interdites (comma la marijuana, la cocaïne ou les amphétamines). Avant de diagnostiquer un trouble de panique, il faut d’abord exclure ces autres causes.

Il semble que les femmes soient plus susceptibles de trouble de panique que les hommes, mais on ignore dans quelle proportion. Une importante étude conduite aux États-Unis il y a plusieurs années a révélé que 4.9% des femmes et 1.8% des hommes souffraient d’agoraphobie, de panique ou d’autres phobies. Selon d’autres estimations, le ratio des femmes atteintes par rapport aux hommes serait plus près de deux pour un.

Selon de récents calculs, 1.3 million de Canadiens souffriraient de trouble de panique ou de phobies. Il est difficile d’établir des chiffres précis parce que les victimes cachent souvent leur état et que bon nombre de professionnels des soins de la santé tendent à l’ignorer.

En fait, le trouble de panique a été décrit comme l’un des grands imposteurs de la médecine parce qu’on peut facilement le confondre avec bon nombre d’autres problèmes médicaux ou psychiatriques. Ainsi, on l’a parfois confondu avec les maladies cardiaques, les problèmes respiratoires et même la schizophrénie. Les victimes consultent parfois plusieurs médecins sans résultat. Se sentant mal à l’aise et incomprises, et s’interrogeant sur leur santé mentale, certaines abandonnent tout espoir d’améliorer leur état.

ON PEUT TROUVER DE L’AIDE

Il existe maintenant des traitements innovateurs qui offrent l’espoir de soulager plus rapidement et plus efficacement les millions de personnes qui souffrent de trouble de panique. Tout traitement efficace commence par un bon diagnostic. Le simple fait d’identifier la maladie apporte un soulagement énorme à la personne qui craignait que l’on ne prenne pas son problème au sérieux. On a recours à divers types de thérapies du comportement, de médicaments ou l’association des deux.

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